En Iran, les pauvres, premières victimes des sanctions américaines

23 - Octobre - 2018

Il y a deux mois que Fatemeh n’a pas acheté de viande pour ses deux fils. Cet été, pendant un mois, cette femme de ménage de 42 ans du quartier défavorisé de Nazi Abad, dans le sud de Téhéran, a même dû renoncer à acheter des tomates. Leur prix était passé de 21 000 à 71 000 rials (soit de 0,12 à 0,40 euros) le kilo en quelques semaines, avant de redescendre. Cette femme volontaire ne ménage pourtant aucun effort. Depuis le mois d’avril, Fatemeh travaille aussi le week-end et parfois même le soir. « Si les clients font appel à moi », précise-t-elle.
Elle n’a plus vraiment le choix. Le prix des marchandises en Iran ne cesse d’augmenter depuis la décision, en mai, du locataire de la Maison Blanche, Donald Trump, de se retirer unilatéralement de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 et de rétablir graduellement les sanctions américaines contre Téhéran. « L’année dernière [achevée le 21 mars dernier, selon le calendrier persan], il me fallait 15 millions de rials pour finir le mois. Aujourd’hui, même en étant propriétaire, avec 30 millions je n’y arrive pas », déplore Fatemeh.
La promesse, faite par le président Rohani au début de son premier mandat, en 2013, d’une reprise rapide de l’économie a fait long feu. L’arrivée massive des investissements étrangers en Iran escomptée après la signature de l’accord en 2015 a été remise en cause. Le retour des sanctions a déclenché le départ de presque tous les investisseurs européens. La crise a gagné le marché des devises étrangères.
Sentiment de panique
Depuis février, le rial a perdu 70 % de sa valeur face au dollar. Aujourd’hui, malgré une reprise légère de la valeur de la monnaie iranienne, le billet vert s’achète à 140 000 rials (contre 40 000 en février, avant le début de la crise). Des économistes craignent qu’avec l’imposition du deuxième volet des sanctions américaines, le 4 novembre, visant le secteur pétrolier et gazier ainsi que la Banque centrale iranienne,...

Autres actualités

07 - Novembre - 2018

Blasphème au Pakistan : les appels se multiplient pour demander l’accueil d’Asia Bibi en France

La maire de Paris, Anne Hidalgo, et le président des Républicains, Laurent Wauquiez, ont demandé lundi 5 novembre dans des messages distincts aux autorités...

06 - Novembre - 2018

Autorisée par Trump à acheter du pétrole iranien, la Chine reste prudente

mple manœuvre préélectorale ou véritable inflexion ? Les Chinois s’interrogent sur le changement de ton, depuis quelques jours, de Washington à leur...

06 - Novembre - 2018

Massacre de Thiaroye : « Monsieur Macron, réhabilitez la mémoire des tirailleurs sénégalais »

Agé de 80 ans et au soir de ma vie, je viens à vous pour enfin connaître toute la vérité sur les circonstances ayant entraîné la mort tragique de...

03 - Novembre - 2018

A Madagascar, Hery, un président isolé au bilan terni par la corruption

L’heure de la revanche a sonné. Interdits de candidature à l’élection présidentielle de 2013, Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana attendent depuis cinq...

03 - Novembre - 2018

Au Pakistan, les islamistes pèsent encore sur le sort d’Asia Bibi, acquittée pour blasphème

es islamistes du Pakistan l’ont emporté. Après trois jours de manifestations contre la décision de la Cour suprême d’acquitter la chrétienne Asia...