En Israël, Benny Gantz attaqué de toutes parts par Nétanyahou

02 - Avril - 2019

our sa première campagne politique, Benny Gantz aura tout eu. Des enregistrements clandestins de ses propos, égrénés dans les médias. Des révélations non étayées sur ses consultations chez un psychologue. Des salves nourries venues de la droite israélienne, l’accusant tout à la fois de singer le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de s’allier avec les partis arabes, d’être mentalement trop fragile et de vouloir saborder la sécurité nationale.
Il restait à affronter l’armée des bots, comme dans toute démocratie moderne mise à l’épreuve par Facebook et Twitter. Ils sont arrivés le 1er avril, à huit jours des élections législatives. Le New York Times et le quotidien israélien Yediot Aharonot ont révélé que des centaines de faux comptes avaient été créés sur les réseaux sociaux pour relayer la propagande pro-Nétanyahou et diffamer le camp Gantz.
La violence inouïe de cette campagne est une forme d’hommage masqué au rival de « Bibi ». L’ancien chef d’état-major est entré dans l’arène fin 2018 en misant sur la rareté de sa parole. Aujourd’hui, il se trouve à la tête d’une formation, Bleu Blanc, qui devance légèrement le Likoud du premier ministre dans les sondages, sans vraiment créer d’entrain. C’est un assemblage hétéroclite cimenté par la seule volonté de remplacer M. Nétanyahou. Benny Gantz a marié ses forces avec celles de Yaïr Lapid, le leader du parti Yesh Atid, qui dispose d’un vrai maillage militant. Les deux hommes ont prévu de se succéder au poste de premier ministre. Cette rotation laisse les experts dubitatifs.

Opérations à Gaza
L’ex-militaire doit apprendre les codes politiques face au plus roué des adversaires, M. Nétanyahou. Ses conseillers, redoutant un écart, calibrent ses paroles au trébuchet. « Gantz ne se cache pas, il se gère, estime Peter Lerner, ancien porte-parole de l’armée. Il a dit que le mot “paix” n’était pas sale, mais il fait attention à son vocabulaire, car il ne veut pas rebuter les électeurs de droite qu’il cherche à soustraire au Likoud. » Peter Lerner, qui a travaillé aux côtés de M. Gantz pendant des années, se souvient d’un « leader discret, réfléchi, ouvert aux conseils, qui dégageait une chaleur humaine ».

Autres actualités

04 - Juin - 2019

Avec le réchauffement climatique, la culture du sorgho s’implante en Europe

Cette année, Ferenc Kardos a semé 300 hectares de sorgho à la place du maïs. De la grande plaine hongroise où il habite jusqu’au sud-ouest de la France,...

03 - Juin - 2019

Les deux derniers Français jugés en Irak également condamnés à la peine de mort

Les deux derniers Français jugés en Irak – Bilel Kabaoui, 32 ans, et Mourad Delhomme, 41 ans –, ont été condamnés, lundi 3 juin, en première...

03 - Juin - 2019

Migrations : le Parti du peuple danois impose ses vues mais perd des voix

Vingt-quatre ans après sa création, le Parti du peuple danois (Dansk Folkeparti, DF) a atteint tous ses objectifs. Non seulement la formation de droite souverainiste a réussi...

01 - Juin - 2019

Droits de l’homme en Chine : un enjeu planétaire

Il avait fallu un peu moins de trente ans à la Chine communiste pour lancer, à partir de 1978, les premières réhabilitations des victimes du maoïsme : celles qui...

01 - Juin - 2019

« Askariya ! », « Islamiya ! » : menace sur le mouvement démocratique au Soudan

A peine descendus de leurs bus, ils se regroupent et entonnent des slogans simples comme la contre-révolution : « Askariya ! » (le pouvoir aux militaires !). « Islamiya !...