En Italie, des élections à plusieurs inconnues

02 - Mars - 2018

Près de 50 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche. Aucune majorité claire ne se dégage dans les sondages, malgré la poussée de la droite et la force du Mouvement 5 étoiles.

Silvio Berlusconi, chef de file de Forza Italia, et Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue du Nord, à Rome, le 1er mars 2018. 
C’était il y a à peine un peu plus d’un an, autant dire un siècle. Le 4 décembre 2016, les électeurs ont massivement rejeté une réforme constitutionnelle portée par Matteo Renzi, qui ambitionnait de modifier en profondeur le fonctionnement de la démocratie italienne. Un des objectifs affichés de cet ambitieux dispositif (nouvelle Constitution, nouveau mode de scrutin) était de parvenir à des résultats électoraux clairs, dégageant des majorités solides.
Le soir de l’élection, affirmait alors le premier ministre italien, les électeurs sauront qui sera leur prochain premier ministre. Mais les Italiens en ont décidé autrement. Dimanche 4 mars, près de 50 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dans un brouillard si épais qu’on n’est même pas certain de savoir, à la veille du scrutin, qui est vraiment candidat pour le poste.

Jeudi soir, à moins de trois jours de l’ouverture des bureaux de vote, le chef de file de Forza Italia, Silvio Berlusconi – qui est inéligible –, a tout de même levé un coin du voile en assurant que l’actuel président du Parlement européen, Antonio Tajani, serait son candidat. L’information est tout sauf une surprise, mais elle aura à peine contribué à clarifier les choses, tant sont nombreuses les inconnues entourant le scrutin.
Entretien : Mario Monti : « Berlusconi est le père de tous les populismes »
La première d’entre elles porte sur le fait de savoir s’il y aura un vainqueur dimanche soir. Annoncée comme la première force politique du pays depuis plusieurs mois, avec des scores variant peu, de 35 % à 38 % des voix, la majorités solides.
Le soir de l’élection, affirmait alors le premier ministre italien, les électeurs sauront qui sera leur prochain premier ministre. Mais les Italiens en ont décidé autrement. Dimanche 4 mars, près de 50 millions d’électeurs sont appelés aux urnes, dans un brouillard si épais qu’on n’est même pas certain de savoir, à la veille du scrutin, qui est vraiment candidat pour le poste.

Jeudi soir, à moins de trois jours de l’ouverture des bureaux de vote, le chef de file de Forza Italia, Silvio Berlusconi – qui est inéligible –, a tout de même levé un coin du voile en assurant que l’actuel président du Parlement européen, Antonio Tajani, serait son candidat. L’information est tout sauf une surprise, mais elle aura à peine contribué à clarifier les choses, tant sont nombreuses les inconnues entourant le scrutin.
Entretien : Mario Monti : « Berlusconi est le père de tous les populismes »
La première d’entre elles porte sur le fait de savoir s’il y aura un vainqueur dimanche soir. Annoncée comme la première force politique du pays depuis plusieurs mois, avec des scores variant peu, de 35 % à 38 % des voix, la coalition de droite, constituée, comme à chaque élection victorieuse depuis un quart de siècle, de Forza Italia, le parti de Silvio Berlusconi, de la Ligue du Nord de Matteo Salvini, des postfascistes de Fratelli d’Italia, dirigés par Giorgia Meloni, et de centristes réunis autour de Raffaele Fitto, se voit attribuer un nombre assez variable de sièges par les instituts de sondage.
Infinies tergiversations
Ces derniers peinent à tirer les conséquences du « Rosatellum », un mode de scrutin particulièrement complexe, savant mélange de scrutin uninominal et de proportionnelle intégrale, adopté en octobre 2017 après des années d’incertitudes. Aucun d’entre eux n’attribue de majorité absolue à la coalition, mais le nombre de sièges manquants varie, pour prendre l’exemple de la Chambre des députés, d’une dizaine – ce qui serait largement surmontable – à une cinquantaine – ce qui le serait beaucoup moins.
Jeudi après-midi, au Théâtre d’Hadrien, à Rome, les dirigeants des quatre composantes de l’alliance, qui n’étaient jamais apparus ensemble durant la campagne, se sont rassemblés après d’infinies tergiversations, pour une photo de groupe qui masquera difficilement l’ampleur des désaccords régnant entre eux.
« Nous espérons arriver à atteindre la majorité, que ce soit à la Chambre ou au Sénat, pour former le gouvernement solide dont le pays a besoin », a déclaré Silvio Berlusconi, avant d’assurer que « du moment que nous serons majoritaires, nous vous garantirons que notre loyauté sera absolue ». Façon d’admettre que, sans perspective de majorité, chaque composante de la coalition reprendra instantanément sa liberté.

Autres actualités

23 - Janvier - 2019

Brexit : « C’est le seul traité de divorce possible », prévient Michel Barnier

Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne (UE), a reçu Le Monde et deux autres journaux européens (le polonais Rzeczpospolita et...

22 - Janvier - 2019

Brexit : Theresa May dans l’incapacité de présenter un « plan B »

« Je vous ai compris », a voulu affirmer en substance Theresa May aux députés britanniques qui, le 15 janvier, ont vigoureusement rejeté l’accord sur le...

22 - Janvier - 2019

Israël n’hésite plus à revendiquer ses opérations militaires en Syrie

L’ambiguïté, même fragile, avait ses avantages ; elle semble pourtant abandonnée. Israël a conduit, dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 janvier, une...

21 - Janvier - 2019

En Allemagne, l’après-Merkel a commencé

Depuis l’étranger, l’Allemagne apparaît comme un îlot de stabilité et de sérénité. Treize ans après son accession au pouvoir,...

21 - Janvier - 2019

Macron promeut la France en plein mouvement des « gilets jaunes »

Emmanuel Macron, Edouard Philippe et l’ensemble des ministres du gouvernement devaient recevoir lundi 21 janvier le gotha mondial des affaires au château de Versailles pour la...