En RDC, le procès inédit du directeur de cabinet du chef de l’Etat, principal allié de Félix Tshisekedi

11 - Mai - 2020

Un procès anticorruption sans précédent s’est ouvert ce lundi 11 mai en République démocratique du Congo (RDC), avec sur le banc des accusés le principal allié du chef de l’Etat Félix Tshisekedi, son directeur de cabinet Vital Kamerhe, au cœur des jeux de pouvoir depuis près de vingt ans. En détention préventive à Kinshasa depuis le 8 avril, M. Kamerhe, 61 ans, est poursuivi avec deux autres personnes pour le détournement présumé de plus de 50 millions de dollars (quelque 46 millions d’euros).

« Jamais dans l’histoire politique congolaise de ces deux dernières décennies, un acteur aussi important de la scène politique ne s’est retrouvé derrière les barreaux », résument les experts du Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’université de New York.

Après une première audience de deux heures, le procès a été ajourné au 25 mai, « pour la poursuite de l’instruction », a déclaré le président du tribunal. Lors de cette audience restransmise par la chaîne d’Etat RTNC, le directeur de cabinet du chef de l’Etat est apparu les traits tirés, barbe grisonnante, vêtu de la tunique jaune et bleue propre aux détenus de la prison centrale de Makala où se tient le procès.

Les poursuites contre Vital Kamerhe entrent dans le cadre d’une vaste enquête anticorruption supposée marquer le « renouveau » de la justice congolaise dans la lutte contre la corruption et l’impunité des élites depuis l’indépendance le 30 juin 1960.

Ancien président de l’Assemblée nationale, principal allié du président Félix Tshisekedi dans sa conquête du pouvoir, Vital Kamerhe est convoqué devant les juges du tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe, avec un entrepreneur et un autre responsable de la présidence.
Bien plus qu’un simple collaborateur

M. Kamerhe est bien plus qu’un simple collaborateur du chef de l’Etat. Natif du Sud-Kivu (est du pays), le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) s’était désisté en faveur de Félix Tshisekedi avant l’élection présidentielle du 30 décembre 2018, qui a marqué la première alternance pacifique dans l’histoire de la RDC.

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