">

En Saxe, soupçon de collusion entre les autorités et l’extrême droite

31 - Août - 2018

De nouvelles manifestations sont prévues ce week-end tandis que la police allemande cherche à montrer qu’elle reste maître de la situation après les violences survenues à Chemnitz.

L’atmosphère était encore tendue, jeudi 30 août, à Chemnitz (Saxe), quatre jours après la mort d’un Allemand de 35 ans tué au couteau, dans la nuit de samedi à dimanche, en marge des festivités organisées pour le 875e anniversaire de cette ville de 240 000 habitants proche de la frontière tchèque. Pour la troisième fois depuis dimanche, plusieurs organisations d’extrême droite avaient appelé à manifester, cette fois devant le stade municipal où le ministre-président du Land de Saxe, le conservateur Michael Kretschmer (CDU), était venu participer à un « dialogue citoyen » avec les habitants de Chemnitz.
Bien moins importante que celle de lundi soir, qui avait réuni plus de 6 000 participants et donné lieu à des affrontements avec des groupes d’extrême gauche, causant au total une quinzaine de blessés, la manifestation de jeudi n’a rassemblé qu’un millier de personnes et s’est déroulée sans incident. Il faut dire que les autorités, sévèrement mises en cause ces derniers jours pour leur incapacité à faire respecter l’ordre public, s’étaient, cette fois, beaucoup mieux préparées. Plus de 1 200 policiers avaient ainsi été mobilisés, soit deux fois plus que lundi et alors que les manifestants étaient six fois moins nombreux.

Pour l’occasion, cinq Länder voisins avaient également envoyé des renforts. Enfin, des membres de la police fédérale avaient fait le déplacement. Une façon pour le ministre de l’intérieur, le conservateur bavarois Horst Seehofer (CSU), qui avait été très critiqué pour son silence et son inaction en début de semaine, de montrer que le gouvernement fédéral a pris la mesure de la gravité des événements, au-delà des mots prononcés, mardi, par Angela Merkel. « Nous avons vu des chasses collectives, nous avons vu de la haine dans la rue, et cela n’a rien à voir avec un Etat de droit », avait alors déclaré la chancelière, à la veille d’un déplacement de trois jours au Sénégal, au Ghana et au Nigeria.
Un « scandale »
Même si la manifestation de jeudi a permis aux autorités de montrer qu’elles gardaient la maîtrise de l’ordre public, la situation n’en reste pas moins très tendue sur le plan politique, en particulier à cause des soupçons, réveillés par cette affaire, d’une collusion entre l’extrême droite et les administrations régionales. Le problème n’est pas nouveau dans ce Land de l’ex-Allemagne de l’Est où la CDU, qui dirige l’exécutif régional depuis la réunification du pays, en 1990, est régulièrement accusée de faiblesse, voire d’indulgence à l’égard de l’extrême- droite.

Autres actualités

02 - Août - 2017

Guerre au Yémen : le laboratoire d’Al-Qaida

La guerre au Yémen (3/5). S’installer dans le pays, tisser des relations avec les chefs de tribu, sans toutefois prendre le contrôle formel des agglomérations....

01 - Août - 2017

La Chine, prête à vaincre tout envahisseur

Le président Xi Jinping s’est dit confiant de pouvoir repousser l’ennemi, dans un contexte où le pays est en conflit avec l’Inde dans l’Himalaya. Le...

01 - Août - 2017

Taëz, la ligne de front

La guerre au Yémen (2/5). Après deux ans de combats, l’encerclement de la troisième ville du pays par la rébellion houthiste et ses alliés est en partie...

31 - Juillet - 2017

Donald Trump mis à l’épreuve par Moscou et Pyongyang

La Maison Blanche est confrontée au renvoi de 755 diplomates américains par la Russie et aux provocations de la Corée du Nord (FILES) This file photo taken on June 1, 2017...

31 - Juillet - 2017

Aden, le déclin d’une ville-monde

La guerre au Yémen (1/5). Nos envoyés spéciaux Jean-Philippe Rémy et Olivier Laban-Mattei ont passé plusieurs semaines au Yémen, pays fermé aux...