En Syrie, la guerre très spéciale de la France

08 - Mai - 2018

Les commandos français ont été renforcés pour soutenir les unités kurdes dans la lutte contre l’organisation Etat islamique.
Dans le nord de la Syrie, l’ancienne cimenterie Lafarge est devenue une base des forces spéciales de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre l’organisation Etat islamique (EI). Dans ce lieu stratégiquement situé, qui fut un temps une prise de guerre de l’EI, les unités françaises déployées sur le terrain syrien ont établi leurs quartiers depuis 2015 avec leurs homologues américaines et britanniques.

Bien qu’en uniforme, les forces spéciales évoluent avec discrétion sur le terrain. Elles jouent cependant, de manière de plus en plus affirmée, un rôle central dans la stratégie de la France en Syrie. Sur le plan militaire – depuis le 1er mai, elles participent, avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) à dominante kurde, à l’offensive qui a repris contre les dernières poches djihadistes dans le nord-est du pays. Elles agissent aussi sur un plan plus politique. La position française dans la crise est en effet conforme à la vision que portent ces hommes de terrain sur la manière dont les intérêts de la France peuvent être servis en Syrie.

C’est le secrétaire américain à la défense, James Mattis, qui a annoncé le 26 avril que ce contingent français était renforcé en Syrie : à Manbij, Paris venait d’envoyer 50 commandos, Washington, 300. Ce dévoilement a été fait en concertation. La doctrine officielle française reste le silence. L’exécutif ne reconnaît que du bout des lèvres qu’il emploie les forces spéciales en première ligne dans ses opérations extérieures de contre-terrorisme.

Cette façon de faire ne suscite guère de débat politique. Au moment où James Mattis s’exprime, ce sont des vidéos pirates diffusées sur les réseaux sociaux, montrant des blindés munis de drapeaux français circulant avec des véhicules américains, qui attestent leur présence dans les environs de Manbij.

L’emploi de ces forces est décidé au plus haut niveau, à l’Elysée. Emmanuel Macron semble, plus encore que son prédécesseur...

Autres actualités

27 - Juillet - 2017

Jérusalem : « Les quatre erreurs de Nétanyahou »

Dans une tribune au « Monde », Samy Cohen, spécialiste des relations internationales, explique pourquoi le premier ministre israélien s’est fourvoyé dans...

26 - Juillet - 2017

La guerre de Syrie n’est pas finie

Editorial. Une nouvelle phase s’ouvre en Syrie, qui voit Bachar Al-Assad consolider son emprise sur le pays. De quoi entretenir la colère de la majorité sunnite syrienne. A...

26 - Juillet - 2017

John McCain de retour au Sénat, et décisif

Le sénateur de l’Arizona, opéré le 14 juillet d’une tumeur au cerveau, a donné aux républicains le vote manquant pour ouvrir les débats sur...

25 - Juillet - 2017

Ankara veut éviter la rupture avec Berlin

L’Allemagne menace la Turquie de sanctions économiques, alors que de nombreux litiges empoisonnent les relations entre les deux pays depuis la fin du printemps 2016. Mu par un...

25 - Juillet - 2017

« GuptaLeaks » : Duduzane Zuma, fils du président sud-africain et pièce maîtresse de la famille Gupta

La fratrie indienne a misé au début des années 2000 sur le jeune fils de Jacob Zuma, alors en pleine ascension politique malgré une première affaire de...