En Thaïlande, la crainte du coronavirus suscite des réactions racistes contre les Chinois

08 - Février - 2020

« Eh le Chinetoque ! Retourne s’il te plaît dans ton pays de mangeur de merde ! Tu n’es plus le bienvenu chez nous. » : ce Tweet datant du 26 janvier, posté par le street-artiste thaïlandais Headache Stencil (« le pochoir qui fait mal à la tête »), a déclenché une salve de condamnations sur Internet.

Dans un royaume à l’ordinaire plutôt enclin à voir dans l’arrivée en masse des touristes chinois une manne financière bienvenue, les conséquences de l’épidémie de pneumopathie due au coronavirus 2019-nCoV commencent à provoquer des réactions sinophobes. Si le Tweet de cet artiste, connu pour ses œuvres se moquant des généraux de l’ex-junte militaire, a suscité une condamnation quasi générale sur la Toile, il reflète peut-être l’expression d’un certain malaise dans la population. Avec 25 personnes contaminées par le virus, la Thaïlande est le quatrième pays affecté par l’épidémie, après la Chine, le Japon et Singapour.

A Chiang Maï, la grande ville du nord très fréquentée par les touristes chinois, la patronne d’un restaurant affiche la notice suivante, en anglais, sur sa vitrine : « Nous nous excusons de ne plus pouvoir accepter de clients chinois. Merci ». Il n’existe pas, en Thaïlande, de loi punissant ce genre d’affichages discriminatoires, mais la police a tout de même demandé à la restauratrice de retirer sa pancarte au nom de la « sécurité nationale ».
Sentiment d’exaspération

Le gouvernement thaïlandais entretient des relations de grande proximité avec la Chine, à laquelle la marine du royaume a prévu d’acheter trois sous-marins. Outre que l’élite financière thaïlandaise est largement d’origine chinoise, les voyageurs venus de l’empire du Milieu représentent depuis plusieurs années le plus grand nombre d’arrivées touristiques : environ 11 millions en 2019, sur un total de 39 millions de visiteurs.

Un sondage réalisé par le site Khaosod, un média indépendant spécialisé dans la défense des droits de l’homme, démontre que l’opinion publique pourrait être gagnée par un sentiment d’exaspération à l’égard des Chinois : 83 % des sondés ont répondu « oui » à la question « faut-il interdire l’entrée des Chinois en Thaïlande ? ». Et 53 % ont également répondu par l’affirmative à la question : « faut-il interdire les Chinois d’entrer dans les restaurants et les magasins ? » Enfin, 36 % ont aussi répondu « oui » à une question potentiellement explosive : « les Chinois doivent-ils porter une marque distinctive pour qu’on puisse les reconnaître ? » Le même site observe en outre que le nombre de « post » sur la Toile demandant que les Chinois soient interdits de séjour dans le royaume ne cesse d’augmenter.

Autres actualités

03 - Avril - 2019

La FAO veut construire « un million de citernes » de stockage d’eau au Sahel

ne vaste opération pour construire des « citernes » destinées au stockage de l’eau dans les régions arides du Sahel a été lancée par...

03 - Avril - 2019

Européennes : pourquoi les femmes ne représentent qu’un tiers des élus au Parlement ?

La parité n’est pas pour demain au Parlement européen. Les 270 députées (selon le décompte du Parlement arrêté au 11 février 2019) qui...

02 - Avril - 2019

Au Burkina Faso, sept morts dans des affrontements avec des Peuls

Sept personnes, dont au moins trois Peuls, ont été tuées dimanche 31 mars et lundi 1er avril lors d’affrontements intercommunautaires au Burkina Faso dans la commune...

02 - Avril - 2019

En Israël, Benny Gantz attaqué de toutes parts par Nétanyahou

our sa première campagne politique, Benny Gantz aura tout eu. Des enregistrements clandestins de ses propos, égrénés dans les médias. Des...

01 - Avril - 2019

Municipales en Turquie : revers électoral pour le président Erdogan

La défaite est cuisante pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Dimanche 31 mars, à l’issue d’élections municipales pleines de suspense, son Parti de...