">

En Tunisie, un procès relance une justice transitionnelle en plein doute

30 - Mai - 2018

Le procès sur la disparition d’un militant islamiste en 1991, ouvert mardi à Gabès, redonne espoir aux militants des droits de l’homme.

 

C’est une grande première en Tunisie. Le procès des responsables de la disparition, en 1991, d’un militant islamiste, s’est ouvert, mardi 29 mai, au tribunal de première instance de Gabès, cité côtière du sud-est du pays. C’est le prélude d’une séquence judiciaire préparée par l’Instance vérité et dignité (IVD), l’institution chargée de la justice transitionnelle post-révolution de 2011. Kamel Matmati avait été arrêté par la police et torturé avant de disparaître, alors que la répression de l’ex-régime de Zine El-Abidine Ben Ali battait son plein contre le mouvement Ennahda (islamiste). La première journée d’audience s’est déroulée en présence de la famille de la victime, mais en l’absence des treize accusés. Parmi ces derniers figurent notamment Ben Ali – exilé en Arabie saoudite – ainsi qu’Abdallah Kallel et Mohamed Ali Ganzoui, respectivement ministre de l’intérieur et chef de la sûreté au moment des faits. La prochaine audience a été fixée au 10 juillet.
Le procès de Gabès survient à un moment charnière, où l’IVD multiplie les transferts de dossiers judiciaires – sept à ce jour – auprès des chambres spécialisées mises en place dans le cadre de la justice transitionnelle. D’autres procès relatifs à des violations de droits de l’homme – commises avant ou pendant la révolution de janvier 2011 – sont attendus dans les semaines à venir, notamment le 29 juin à Nabeul et le 4 juillet au Kef. « Cela pourrait faire repartir la machine judiciaire sur de nouvelles bases, se félicite Amna Guellali, directrice du bureau de Tunis de Human Rights Watch. On peut voir se profiler une vraie indépendance des magistrats. » La séquence judiciaire en cours permet de donner une dimension opérationnelle à la justice transitionnelle, après une première phase marquée par des auditions publiques – et retransmises en direct à la télévision –, où le public tunisien s’était trouvé confronté à la mémoire traumatique des répressions passées.

Autres actualités

27 - Juillet - 2019

Le Maroc, pilier de la politique française au Maghreb

C'est la vitrine d’un axe Paris-Rabat, qui est tout autant politique qu’économique. Inauguré en grande pompe en novembre 2018 par Mohammed VI et Emmanuel Macron, le TGV...

27 - Juillet - 2019

Philippines : deux séismes font huit morts et des dizaines de blessés

Huit personnes ont été tuées et plusieurs dizaines blessées lorsque deux séismes successifs ont frappé, samedi 27 juillet, des îles du nord des...

26 - Juillet - 2019

Retour des Etats-Unis mouvementé au Pakistan pour Imran Khan

Après une visite de trois jours aux Etats-Unis, que son entourage a qualifiée de « succès diplomatique » et au terme de laquelle il a dit lui-même ressentir...

26 - Juillet - 2019

Touristes scandinaves décapitées au Maroc : un procès pour l’exemple

Impossible d’apercevoir les visages des prévenus quand le juge Abdellatif Amrani prononce la peine capitale contre Rachid Afatti, Younès Ouziyad et Abdessamad Ejjoud. Les...

25 - Juillet - 2019

La piraterie en Afrique de l’Ouest, « une menace pour tous les pays »

La piraterie maritime dans le golfe de Guinée est une « menace pour tous les pays », au moment où le continent a adopté un traité de libre-échange...