Espagne : la crise contraint Felipe VI à sortir de l’ombre de son père, Juan Carlos

05 - Octobre - 2017

Avec son discours condamnant la « déloyauté » des indépendantistes catalans, il a surpris les Espagnols, qui ne le voyaient jusqu’ici que comme un VRP de luxe
Le roi d’Espagne Felipe VI lors de son allocution télévisée à Madrid le 3 octobre. 

Ces derniers jours, les plaisanteries allaient bon train en Espagne sur le silence du roi Felipe VI, alors que le pays traverse sa crise la plus grave depuis la tentative de coup d’Etat de 1981, peut-être même depuis la restauration de la démocratie en 1978.
De faux avis de recherche avec sa photo, en uniforme militaire, circulaient sur les réseaux sociaux : « Disparu : âge moyen, chef d’Etat, médiateur en conflit, unificateur de l’Espagne ». Les internautes l’avaient même affublé d’un sobriquet : « Felipe VI l’absent ».
Son discours, mardi 3 octobre au soir, a changé la donne. Ses paroles dures, son ton ferme, son regard déterminé ont surpris les Espagnols qui ne le voyaient au mieux que comme un VRP de luxe, qui inaugure des expositions et ne s’adresse directement à eux que lors du traditionnel discours de Noël.
Face à une « déloyauté inadmissible » et une « appropriation inacceptable des institutions de Catalogne », il a enjoint « les pouvoirs légitimes de l’Etat d’assurer l’ordre constitutionnel, le fonctionnement normal des institutions et la permanence de l’Etat de droit ».
« Le roi jouait sa couronne »
Une partie de la gauche a immédiatement critiqué son manque de compassion envers les victimes des charges policières lors du référendum d’indépendance du 1er octobre, pour lesquelles il n’a pas eu un mot, et surtout l’absence d’appel au dialogue pour résoudre le conflit politique. Les autres ont salué le changement d’habits, de roi souriant et compatissant, astreint par la Constitution à éviter les sujets épineux, en chef d’Etat garant de l’unité du royaume, soucieux d’imposer son autorité et d’incarner la loi.
Trois ans après l’abdication de son père, Juan Carlos, ce discours marque sans doute la véritable naissance de Felipe VI. Pour la première fois, si l’on exclut les messages de fin d’année, le roi s’est adressé aux Espagnols lors d’une allocution solennelle...

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