Espagne : le premier procès des « bébés volés » s’achève sans condamnation
Un obstétricien espagnol de 85 ans jugé à Madrid pour l’enlèvement d’un nouveau-né en 1969, dans le cadre du premier procès des « bébés volés » du franquisme, a été reconnu coupable, lundi 8 octobre, de tous les chefs d’inculpation retenus contre lui, mais a bénéficié de la prescription des faits. Dans sa décision, le tribunal madrilène dit « absoudre » Eduardo Vela, tout en le considérant « auteur de tous les délits », dont il était accusé.
Le parquet avait requis onze ans de prison à son encontre.
Eduardo Vela, considéré comme l’un des principaux acteurs du trafic d’enfants alors qu’il était obstétricien à la clinique San Ramon de Madrid, était accusé par Ines Madrigal, employée des chemins de fer de 49 ans, de l’avoir séparée de sa mère biologique et d’avoir falsifié son acte de naissance en juin 1969, pour la donner à Ines Perez, une femme stérile, avec la complicité d’un prêtre jésuite.
Selon le tribunal, il est « prouvé » que le docteur Vela a « certifié de sa main » qu’Ines Perez avait accouché d’une petite fille ce jour-là, « ce qui n’a jamais eu lieu ». Mais selon les juges, le délit le plus grave de « détention illégale », dont le délai de prescription est de dix ans, était déjà prescrit quand Ines Madrigal a déposé sa plainte en 2012.
30 000 enfants concernés selon le juge Garzon
Le procès avait débuté le 26 juin mais avait dû être reporté pour une deuxième journée d’audience début septembre, Eduardo Vela, qui se déplace en fauteuil roulant, ayant été admis aux urgences le 27 juin.