Espionnage pendant la présidentielle : ce que les Etats-Unis reprochent à Moscou

30 - Décembre - 2016

Espionnage pendant la présidentielle : ce que les Etats-Unis reprochent à Moscou

Expulsion de 35 agents russes du territoire américain, expulsion de 35 diplomates américains en représailles… L’ambiance tourne au vinaigre entre les deux puissances au sujet du piratage informatique du Parti démocrate lors de la campagne présidentielle américaine.

Que reproche exactement Washington à Moscou ?
La police fédérale américaine (FBI), l’Agence centrale de renseignement (CIA) et la direction du renseignement national américain ont conclu à la responsabilité de la Russie dans le piratage du Parti démocrate pendant la campagne présidentielle ; ce que Moscou a démenti à plusieurs reprises. Les agences américaines conviennent que ces attaques, qui ont visé le comité national démocrate (DNC) et le directeur de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta, avient pour objectif de favoriser Donald Trump face à sa rivale.
Selon un rapport publié jeudi soir par le département de la sécurité intérieure et le FBI, deux groupes qui seraient liés au renseignement russe, APT 28 et APT 29, aussi surnommés « Cozy Bear » (ours confortable) et « Fancy Bear » (ours chic), sont cités comme étant responsables « de piratages ayant ciblé un parti politique américain ». L’image de l’ours est utilisée depuis le XIXe siècle pour représenter la Russie. Un symbole qui a été repris pendant la guerre froide pour désigner les ressortissants de l’Union soviétique.
Cozy Bear est réputé proche du FSB, chargé de la sécurité intérieure russe, tandis que Fancy Bear serait une émanation du GRU, le renseignement militaire russe. De très nombreux piratages ont été attribués à ces deux groupes, dont celui qui a touché TV5 Monde en 2015.
Aux Etats-Unis, le piratage de la boîte e-mail de M. Podesta est attribué par les enquêteurs à Fancy Bear, mais c’est Cozy Bear qui aurait pénétré les serveurs du DNC à l’été 2015, au cours d’une campagne plus large visant aussi de nombreuses agences gouvernementales américaines. Ces attaques ont mené à la publication de plusieurs milliers d’e-mails et documents internes du parti, plus tard publiés sur WikiLeaks, qui ont révélé nombre de mesquineries et d’arrangements peu flatteurs et affaibli la campagne démocrate.
Outre ces piratages informatiques destinés à influencer l’élection présidentielle, Washington accuse Moscou de plusieurs cyberattaques contre des établissements financiers, universités et autres institutions, ainsi que de « harcèlement » à l’encontre des diplomates américains en poste à Moscou depuis deux ans.

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