Etats-Unis : l’ex-directeur du FBI défie Donald Trump

08 - Juin - 2017

Etats-Unis : l’ex-directeur du FBI défie Donald Trump

James Comey, limogé par le président américain, doit être entendu jeudi par le Sénat à propos d’éventuelles complicités entre l’entourage du président et la Russie.

Donald Trump n’avait pas exclu de commenter en direct sur Twitter, jeudi 8 juin, l’audition au Sénat de l’ancien directeur du FBI, James Comey, limogé par ses soins le 9 mai. Cette audition très attendue, qui a incité les grandes chaînes de télévision à modifier leurs programmes, devait se concentrer une nouvelle fois sur l’enquête ouverte par la police fédérale à propos d’éventuelles complicités entre des responsables de la campagne présidentielle de Donald Trump et les auteurs des piratages informatiques imputés à la Russie par le renseignement américain.
Ces attaques, dont Moscou a nié la responsabilité, avaient visé le camp démocrate avant l’élection du 8 novembre 2016. Le dossier, véritable entrelacs, est déjà à l’origine de la démission du premier conseiller à la sécurité intérieure de M. Trump, Michael Flynn. Il a également contraint Jeff Sessions, attorney général des Etats-Unis et fidèle du président, à se récuser dans cette enquête, puis obligé son adjoint, Rod Rosenstein, à nommer un procureur spécial, Robert Mueller, lui-même ancien directeur du FBI.
L’audition de jeudi ne devait pas se concentrer sur l’état de ces investigations, toujours en cours, alors que le site The Intercept a publié, lundi 5 juin, une note de l’Agence nationale de sécurité (NSA) accréditant d’autres piratages ciblant les procédures de vote.
Elle devait porter en revanche sur un épisode de cette saga qui ne cesse d’embarrasser la nouvelle administration : les relations qu’a entretenues par M. Comey avec le président jusqu’au départ du chef de la police fédérale. C’est d’ailleurs dans cette perspective que la commission du renseignement du Sénat a publié, mercredi 7 juin, une longue déclaration préliminaire de M. Comey. Celle-ci détaille notamment trois conversations avec le président, toutes centrées sur le « dossier russe » – deux en tête à tête et la dernière au téléphone.
L’intérêt apporté par M. Trump à ce dossier, comme l’explique...
Etats-Unis : l’ex-directeur du FBI défie Donald Trump
Contenus sponsorisés

Attila 08/06/2017 - 11h46
Etant donné que Trump avait le pouvoir constitutionnel de le congédier, le fait qu'il ait prononcé ou non cette phrase, la parole de Comey n'étant pas d’Évangile, et qu'on y voie un simple souhait, ce qui est le plus manifeste, ou une pression déguisée n'a strictement aucune importance

Matt 08/06/2017 - 12h46
C'est là que vous vous trompez, dans la Justice américaine, les notes du directeur du FBI ont valeur de preuve suffisante et incontestable...

untel 08/06/2017 - 13h15
"ont valeur de preuve suffisante et incontestable" Peut-être pas à son propos quand même ! La parole d'un agent assermenté a valeur de preuve sauf quand il est lui-même impliqué. Le témoignage d'un policier est retenu pour attester d'une infraction; il n'est pas retenu pour le disculper quand il est accusé d'un abus (ex. affaire Adama Traore).

romain maxime 08/06/2017 - 10h49
Il ne faut pas prendre de raccoucis en liant les propos de Trump à une destitution. Ses propos peuvent amener une condamnation pour obstruction à la justice. Et celle-ci peut servir de motiation à une procédure de destitution. La procédure de destitution est un acte politique et étant donné que la majorité est Républicaine elle aurait du mal à aboutir. Sauf si Trump multiplie les erreurs et les scandales (voir le fond pour le cancer), pourrant les républicains à se retourner contre lui.

Sirius 17 08/06/2017 - 09h45
Le point crucial est de savoir si un désir de DT (que Flynn ne soit pas inquiété) peut être interprété comme un ordre dissimulé. Quelqu'un connaissant les mœurs en ces lieux de pouvoir peut il nous éclairer ?

romain maxime 08/06/2017 - 10h54
Les mots exacts sur Flynn sont "I hope you can see your way clear to letting this go, to letting Flynn go. Hi hope you can let this go". Les yeux dans les yeux. Donc c'est quand même plus qu'un désir abstrait. Si on ajoute à cela les moments où il demande "total loyalty", et les passages où il demande clairement et directement à Pence de communiquer sur le fait que Trump lui même n'est pas sous le coup d'une enquête, je pense qu'il y a assez d'éléments pour qualifier l'obstruction.

untel 08/06/2017 - 11h33
Merci pour cette citation qui montre encore mieux que DT ne donne pas d'ordre. Il espère que Comey fera le bon choix. Comey garde la liberté de faire ce qu'il veut. Vous dites "les yeux dans les yeux" mais il est improbable que cela figure dans la retranscription.

untel 08/06/2017 - 08h53
Trump a pu considérer que Comey ne faisait pas preuve de loyauté à son égard. Il a pu en déduire que la sécurité des USA risquait de ne pas être correctement assurée en cas de mésentente entre le président et le directeur du FBI. Le Sénat sera peut-être sensible à ça. En tout cas rien de fracassant contre DT dans ces déclarations puisqu'il n'a pas donné l'ordre à Comey de lâcher Flynn mais seulement exprimé un souhait ce qui reste le droit de tout le monde.

untel 08/06/2017 - 10h05
Je vois mal une destitution d'un président des USA sur une simple phrase où il exprime un souhait. Je ne dis pas qu'il ne sera pas destitué s'il existe autre chose, mais je dis que ce n'est pas cette conversation qui risque de poser un problème. Entre exprimer un souhait et donner son avis personnel la nuance est faible. Or, il est licite dans une conversation que chaque interlocuteur donne son opinion.

R 08/06/2017 - 10h15
Je crois que vous n'avez pas bien compris l'affaire. Demander à quelqu'un qu'on peut révoquer de laisser tomber une enquête (sous prétexte que celui sur qui elle porte est "un type bien") ne relève de rien d'autre que de la tentative d'obstruction à la justice. Et quand le prétexte pour virer Comey 3 semaines plus tard est sa gestion de l'affaire des e-mails de Clinton, gestion que Trump avait pour explicitement approuvée, il faut vraiment être partial ou aveugle pour ne pas admettre l'évidence.

untel 08/06/2017 - 10h29
Voyant votre piètre jugement je ne me vexe pas de votre appréciation de ma personne. Quand vous dites "demander à quelqu'un" vous analysez mal les propos de DT. Il a exactement émis un souhait. Cela peut s'interpréter comme une demande cachée ou comme un avis personnel sur les qualités de Flynn. Dans le doute on ne destitue pas un président des USA sur une simple phrase ambiguë où chacun peut constater qu'elle ne correspond pas à un ordre.

romain maxime 08/06/2017 - 10h40
La qualification d'obstruction à la justice ne dépent pas de l'intention ou du résultat, mais uniquement des faits (dans ce cas-ci des mots prononcés). Dans ce cas là, le président qui exprime le souhait de voir le FBI "let go" sur Flynn peut être considéré comme obstruction. Le fait que Comey a rapporté immédiatement les discussions sous forme de mémo au leadership du FBI et qu'il temoigne sous serment apportent une forte crédibilité à son récit (difficile pour la défense de le discréditer)

Marc B 08/06/2017 - 10h49
La separation des pouvoirs ca vous parle? Ce n'est pas a Trump que Comey doit loyaute mais au Etats-Unis et au peuple americain. Trump represente les EU et a le pouvoir executif mais certainement pas celui judiciaire.

untel 08/06/2017 - 10h53
Les mots prononcés peuvent être considérés comme une obstruction. Mais dans la mesure où ils peuvent ne pas l'être je ne vois pas une destitution du président élu par les Américains sur la foi d'une phrase ambiguë qui laisse place à des interprétations.

Marc B 08/06/2017 - 11h01
autre chose, c'est assez evident que le president des EU n'est pas monsieur tout le monde. Il ne peut donc pas dire tout ce qui lui passe par la tete car la grande difference est qu'il a des moyens enormes a sa disposition. C'est assez etonnant que vous puissiez dire une telle enormite aussi naturellement.

untel 08/06/2017 - 11h16
"Ce n'est pas a Trump que Comey doit loyaute" Vous êtes le seul à parler de loyauté. Je parle pour ma part de bon fonctionnement de l'Etat lorsque la présidence et le FBI agissent de concert. Le fait que le président puisse destituer le chef du FBI confirme le caractère constitutionnel de leurs bonnes relations. C'est l'intérêt des Américains que ceux qui les représentent et ceux qui les protègent se parlent sans arrière pensées et soient en confiance.

Le bon peuple naïf 08/06/2017 - 11h18
Vous devriez postuler pour le poste de défenseur de D.T. Quel dommage qu'il ne lise pas vos posts dans Le Monde, il vous aurait certainement déjà contacté. Dépéchez vous, ça urge !

Marc B 08/06/2017 - 11h32
Euh untel, lisez-vous ce que vous ecrivez? "Trump a pu considérer que Comey ne faisait pas preuve de loyauté à son égard." La 1ere phrase de votre commentaire. Que Trump puisse renvoyer Comey parcequ'il ne correspond a sa politique on est d'accord, tous les presidents l'ont fait je crois. Mais qu'il le vire parceque Trump ne veut pas que le FBI enquete sur ses proches, c'est tout une autre affaire digne d'une dictaure. Je vois pas ce qu'il y a de complique a comprendre.

Erwan P 08/06/2017 - 11h49
@Marc B : Comey est le second directeur du FBI à se faire virer par un président. Le premier était William Sessions, licencié par Clinton car il refusait de démissionner après des scandales moraux (entre autres, il utilisait des jets du FBI pour rendre visite à sa famille).

Gihem 08/06/2017 - 12h29
Lorsqu'un supérieur hiérarchique exprime un désir, cela vaut ordre, ce n'est qu'une litote, qui et cet ordre sournois est encore plus violent car il est empreint de menace… Comme la suite le démontre… Chacun sait ce qu'un subalterne se doit de répondre à un supérieur si ne veut pas encourir de représailles : « Vos désirs sont des ordres »

Matt 08/06/2017 - 12h35
@untel: vous voyant, après votre pseudo analyse méconnaissant totalement la justice des Etats Unis, reprocher aux autres de manquer de jugement nuit gravement à votre crédibilité. Le directeur du FBI n'a pas besoin d'être loyal au Président et utiliser ce prétexte pour le révoquer après lui avoir demandé (ou exprimé le souhait, employez le terme que vous préférez, mais les faits sont là) d'arrêter une enquête sur un de ses proches ne peut qu'accentuer les soupcons d'obstruction à la justice.

untel 08/06/2017 - 13h07
@Marc B C'est Trump qui parle (dans mon texte) de loyauté pas moi. Moi je parle de confiance. @Gihem Trump n'est pas le supérieur de Comey comme tout le monde l'explique ici. Quand Trump parle à Comey il "espère" que Comey fera le bon choix. Il ne donne pas d'ordre. @Matt "ou exprimé le souhait, employez le terme que vous préférez" Vous plaisantez ? Ce sont les termes de la retranscription, pas mes termes à moi.

R 08/06/2017 - 13h29
Navré si je parais désobligeant, mais parler de partialité envers Trump me semble une déduction raisonnable à partir de vos posts. Concernant mon piètre jugement, soit, mais j'espère que vous faites seulement semblant de ne pas comprendre. Quand l'homme le plus puissant du monde émet un "souhait", n'importe qui comprend ce que ça implique. Mais si on l'aime bien, on peut faire croire qu'il ne fait absolument pas pression sur le cours d'une enquête. Quand Don Corleone vous fait une offre...

Michèle de Dordogne 08/06/2017 - 08h34
Hélas mes amis américains, sans illusions, me disent que le vice -président de Trump (qui lui succèderait en cas de destitution présidentielle) est pire que lui. Pauvres de nous !

Erwan P 08/06/2017 - 11h55
Idéologiquement, Mike Pence est un ultra-ultra-conservateur, qui considère entre autres qu'il doit être possible de discriminer les homosexuels au nom de sa liberté religieuse... mais au moins, il est moins imprévisible que Trump et a un cerveau qui fonctionne mieux. Sur le plan international, ça serait moins dangereux.

MCM 08/06/2017 - 13h17
Je pense honnêtement qu'il est du même acabit que Bush junior. Ultra-chrétien, néo-conservateur. Mais dans un sens, il a apparaît comme plus pragmatique et plus réfléchi que le président (haut en couleurs et toujours dans la fuite en avant). La question qui se pose est combien de dégâts ce duo fera aux USA et au monde avant qu'ils ne soient arrêtés.

Autres actualités

22 - Avril - 2020

En Argentine, le défi du confinement dans les bidonvilles

Il n’aura fallu que quelques semaines pour bouleverser le quotidien de la paroisse San Juan Bosco, située au cœur du bidonville La Carcova. En cuisine, les...

22 - Avril - 2020

Coronavirus : en frappant « vite et fort », la Nouvelle-Zélande espère éradiquer la pandémie

La Nouvelle-Zélande pourrait être en train de gagner son pari contre la propagation du Covid-19. Mardi 21 avril, un mois après que la première ministre, Jacinda Ardern,...

21 - Avril - 2020

Près de 135 millions de personnes dans 55 pays étaient au bord de la famine en 2019

Les crises s’empilent. Le rapport mondial sur les crises alimentaires 2020, publié mardi 21 avril par l’Organisation des Nations unies (ONU), met en garde. Si les conflits sont...

21 - Avril - 2020

Au Royaume-Uni, les banques alimentaires font face à une demande sans précédent

ReportageUn million et demi de Britanniques ont passé au moins une journée sans manger depuis le début du confinement, le 23 mars. La nef de St Margaret the Queen est...

20 - Avril - 2020

L’armée du Lesotho rentre dans ses casernes, inquiétude à l’étranger

L’armée du Lesotho est rentrée, dimanche 19 avril, dans ses casernes, au lendemain de l’opération ordonnée par le premier ministre Thomas Thabane pour...