Ethiopie : le gouvernement déclare l’état d’urgence

10 - Octobre - 2016

Ethiopie : le gouvernement déclare l’état d’urgence

Le gouvernement éthiopien a déclaré l’état d’urgence pour une période de six mois, après plusieurs mois de violents troubles dans le pays, a annoncé dimanche 9 octobre le premier ministre, Hailemariam Desalegn.

« L’état d’urgence est nécessaire parce que la stabilité de notre pays est compromise », a-t-il déclaré dans une allocution retransmise par la télévision nationale EBC. « Les responsables sont des éléments belliqueux en collaboration avec les ennemis extérieurs de l’Ethiopie, qui travaillent ensemble pour déstabiliser le pays », a t-il ajouté, précisant que « l’état d’urgence a été déclaré après un débat approfondi en conseil des ministres sur les morts et les dommages aux biens survenus dans le pays ».

Cette déclaration d’état d’urgence intervient après une semaine de violence d’une rare intensité dans la région oromo, au centre et dans l’ouest du pays, où les manifestations visant des intérêts étrangers en plus des bâtiments publics se sont multipliées jusque dans la périphérie de la capitale, Addis-Abeba.

Une ressortissante américaine a été tuée par un jet de pierre sur son véhicule près de la capitale. Des complexes touristiques, des usines et des fermes étrangères ont été incendiés. Ces violences font suite à la bousculade meurtrière provoquée par des tirs de gaz lacrymogène de la police, dimanche dernier au cours d’un festival religieux oromo (55 morts selon les autorités, beaucoup plus selon les opposants).
Une contestation sans précédent

Cette déclaration d’état d’urgence sur l’ensemble du territoire est sans précédent en Ethiopie depuis vingt-cinq ans. En 2005, les autorités éthiopiennes avaient décrété un état d’urgence limité à certaines villes, dont Addis-Abeba, pour une durée de trente jours, après des élections controversées.

La mesure marque un durcissement du gouvernement face aux mouvements de contestation qui traversent l’Ethiopie depuis la fin de l’année dernière, réprimés par l’Etat au prix de centaines de morts selon des organisations de défense des droits de l’homme.

Des habitants de la capitale et d’autres villes de province ont indiqué à l’Agence France-Presse qu’il y avait davantage de policiers dans les rues à la suite de la déclaration de l’état d’urgence, mais pas d’autres mesures visibles pour le moment.

Le réseau internet mobile est coupé depuis cinq jours à Addis-Abeba et les réseaux sociaux bloqués, une mesure régulièrement prise par les autorités pour empêcher la diffusion d’appels à manifester, déjà mise en place en région omoro depuis des mois.

Autres actualités

09 - Octobre - 2019

En Italie, le M5S impose la réduction du nombre de parlementaires

Le ministre des affaires étrangères italien, Luigi di Maio, déchire une banderole représentant des fauteuils vides symbolisant le nombre excessif de parlementaires, le...

09 - Octobre - 2019

Présidentielle tunisienne : « Aucun juge ne s’est plaint d’ingérence politique »

La Tunisie doit élire, dimanche 13 octobre, son président pour la deuxième fois après la révolution de 2011. Le second tour doit opposer un candidat en prison,...

08 - Octobre - 2019

Donald Trump crée une nouvelle fois la confusion sur la Syrie

Ordre, contre-ordre ? Washington a oscillé au gré des déclarations de Donald Trump et de ses conseillers à propos de la Syrie, lundi 7 octobre. Le président des...

08 - Octobre - 2019

Brexit : le président du Conseil européen accuse Boris Johnson de jouer avec « l’avenir de l’Europe et du Royaume-Uni »

La perspective de la signature d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne semble s’éloigner de nouveau. Mardi 8 octobre, le président du Conseil...

06 - Octobre - 2019

A Hongkong, des milliers de manifestants bravent l’interdit en défilant masqués

Deux jours après l’interdiction du port du masque en manifestation, des dizaines de milliers de Hongkongais ont, une nouvelle fois, bravé la décision des...