Ethiopie : le gouvernement durcit l’état d’urgence avec de nouvelles restrictions

17 - Octobre - 2016

Ethiopie : le gouvernement durcit l’état d’urgence avec de nouvelles restrictions

Le gouvernement éthiopien a annoncé, dimanche 16 octobre dans la soirée, une trentaine de mesures dans le cadre de l’état d’urgence décrété le 9 octobre, imposant notamment de sévères restrictions des déplacements dans le pays et interdisant la consultation de certains médias d’opposition établis à l’étranger.

Selon une liste publiée par le « poste de commande » mis en place par l’état d’urgence et relayée par les médias locaux, les autorités ont instauré de larges « zones rouges » le long des frontières et autour des grands axes routiers, dans lesquelles les déplacements sont sévèrement contrôlés. Les diplomates étrangers présents en Ethiopie ont par ailleurs interdiction de se déplacer au-delà d’un périmètre de 40 km autour de la capitale, Addis-Abeba, sauf autorisation spéciale.

« C’est un état d’urgence et il faut s’attendre à des mesures répressives », a déclaré à l’Agence France-Presse sous couvert de l’anonymat un diplomate occidental en poste à Addis-Abeba. « Mais nous attendons aussi une ouverture de l’espace politique pour l’opposition, comme annoncé par le président au Parlement », a-t-il ajouté. Or, « ce n’est pas ce à quoi nous assistons pour le moment ».
Un couvre-feu dans certaines zones

Un couvre-feu est instauré de 18 heures à 6 heures autour « d’intérêts économiques » stratégiques tels que les usines, fermes agricoles et institutions gouvernementales. Plusieurs entreprises étrangères ont été prises pour cible par les manifestants au cours des dernières semaines. Un journaliste de l’Agence France-Presse a été arrêté et brièvement emmené au poste de police vendredi alors qu’il se trouvait dans le cadre de son travail dans une zone industrielle de Sebeta.

Les mesures prises par le gouvernement rendent également illégal de consulter ou de diffuser sur les réseaux sociaux les informations données par deux médias d’opposition établis aux Etats-Unis, Ethiopian Satellite Radio and Television (ESAT), et Oromo Media Network (OMN). L’Internet mobile est par ailleurs coupé depuis près de trois semaines dans la majeure partie du pays, y compris à Addis-Abeba.

Les partis politiques se voient également interdits de « faire des déclarations à la presse pouvant inciter à la violence ».

« Nous redoutons que les autorités éthiopiennes n’utilisent les moindres prétextes pour empêcher les journalistes étrangers de faire leur travail durant l’état d’urgence », a déclaré lundi Will Davison, président de l’Association de la presse étrangère, un groupement informel de correspondants étrangers œuvrant en Ethiopie.

M. Davison a dit ne pas savoir si des journalistes étrangers seront encore autorisés à interviewer et à citer des militants et politiciens de l’opposition, et attend des « clarifications » à ce sujet de la part des autorités.

Autres actualités

31 - Janvier - 2019

Sahara occidental : une nouvelle table ronde prévue en mars

L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Horst Köhler, va rencontrer en février les quatre parties au conflit et convoquer en mars une nouvelle table ronde,...

30 - Janvier - 2019

« Il est urgent que les Africains se dotent d’une stratégie de lobbying à Bruxelles »

Les observateurs avertis de la technocratie bruxelloise vous le diront tous. La capitale européenne s’est muée ces dernières années en un centre de...

30 - Janvier - 2019

Les chefs du renseignement états-unien contredisent Trump sur la Corée du Nord ou l’Iran

En dressant leur tableau annuel des grandes menaces mondiales, les responsables du renseignement national des Etats-Unis prennent le contre-pied de Donald Trump sur des dossiers majeurs de sa...

29 - Janvier - 2019

Afghanistan : les Etats-Unis disent être parvenus à « une ébauche d’accord de paix » avec les talibans

Est-ce un signe d’impatience ou de l’imminence d’un accord de paix dans le conflit afghan qui dure depuis dix-sept ans ? Pour la première fois, depuis sa nomination, en...

29 - Janvier - 2019

Le pape ne veut pas prendre parti entre Nicolas Maduro et Juan Guaido

« Ce qui me fait peur ? Un bain de sang. Le problème de la violence me terrifie. » Ainsi le pape François a-t-il résumé son sentiment face à la...