Exportations d’arachide : Une nouvelle feuille de route pour se conformer aux normes

Les notifications d’alerte faites par la Chine sur la qualité des exportations d’arachide du Sénégal ont fini d’attirer l’attention des acteurs de la filière.

Ils sont venus des différents coins du pays pour répondre à l’appel de la Direction de la protection des végétaux (Dpv). Les acteurs de la filière arachide, toutes composantes confondues, y compris la douane et les concessionnaires, ont procédé à un diagnostic, sans complaisance, des difficultés et contraintes qui risquent de plomber les exportations d’arachide vers le marché asiatique, notamment la Chine et le Viêtnam. Il s’agit, entre autres, de la sempiternelle équation de l’aflatoxine et de la qualité des graines et des opérations post-récoltes telles que la fumigation. En ouvrant les travaux au nom du directeur de la Protection des végétaux, le chef de la division législation et quarantaine, Abdoulaye Ndiaye, a tiré la sonnette d’alarme. Il estime que même si le taux de non-conformité des graines à l’export n’excède pas les 1,2 %, force est d’admettre que le risque de perdre des marchés comme ceux de la Chine et du Vietnam est plus que certain si l’on n’y prend garde. « L’analyse des faiblesses du secteur révèle, entre autres, des contraintes biotiques et abiotiques », a indiqué M. Ndiaye. Il soutient que la simple présence d’un insecte dans un conteneur de graines d’arachide peut remettre en cause la qualité du label sénégalais sur le marché asiatique. Il estime qu’après trois ans de mise en œuvre du protocole liant le Sénégal à la Chine en ce qui concerne les exportations d’arachides, il est nécessaire de se remettre en cause et de procéder à une analyse des observations faites par les partenaires chinois. Il s’agit, comme l’a reconnu le président du Collectif des exportateurs d’arachide du Sénégal, Habib Thiam, de tout faire pour protéger le label sénégalais et le positionner davantage sur le marché international. Pour y parvenir, les acteurs de la filière ont convenu de la mise en place d’une nouvelle feuille de route dont l’objectif est d’arriver à une normalisation des méthodes de travail, comme l’a souligné le président de l’Association des fumigateurs sénégalais (Afusen). Agréés par l’Etat et chargé des opérations postrécoltes comme le conditionnement, la sélection des bonnes graines, les fumigateurs ont pris l’engagement d’œuvrer à l’amélioration de la qualité des graines destinées à l’exportation. « C’est un travail qui doit se faire dans tous les chainons de la filière », a déclaré Mamadou Bâ, président de l’Afusen. Il reconnait, néanmoins, les efforts qui ont valu au Sénégal, en 2014 et en 2015, de devenir le premier pays exportateur de graines d’arachide sur le marché chinois parmi tous les pays signataires du protocole de normalisation signé à Beijing en 2014, avec respectivement 153.000 et 345.000 tonnes de graines exportées.

La Direction de la protection des végétaux (Dpv) a profité de l’occasion pour attirer davantage l’attention des fumigateurs sur la nécessité de renforcer l’attention sur la détection d’organismes nuisibles de quarantaine ainsi que le taux d’aflatoxine élevé dans certains conteneurs lors des contrôles a postériori. Selon Abdoulaye Ndiaye, il s’agit d’accompagner la dynamique de relance de la filière enclenchée par les pouvoirs publics conformément aux objectifs du Plan Sénégal émergent (Pse) et du Programme d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas). Le Sénégal, a dit M. Ndiaye, ambitionne de battre, durant cette campagne, le record des quantités de graines d’arachide exportées.