Face à la Chine, le repli de Trump inquiète le Vietnam

10 - Novembre - 2017

Le retrait des Etats-Unis du Partenariat trans-Pacifique, zone de libre-échange contournant la Chine, est une très mauvaise nouvelle pour Hanoï.
Donald Trump à Danang, le 10 novembre.
Le vide stratégique créé par l’absence de doctrine cohérente en Asie de l’administration Trump est un motif d’inquiétude pour le Vietnam. La visite du président américain, qui participe vendredi 10 novembre au sommet régional de l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation) à Danang, avant de se rendre à Hanoï le lendemain, était donc attendue avec impatience par les Vietnamiens, qui se demandent s’ils peuvent encore compter sur le soutien de Washington face à la Chine.
Le Vietnam est le seul pays de la région à encore opposer une certaine résistance aux Chinois, Pékin étant désormais en mesure de dicter ses conditions aux pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean). Le Vietnam était pour Barack Obama un pays clé sur un échiquier régional consistant à faire pièce à l’« impérialisme » chinois.
« Ces dernières années, la situation internationale a changé de manière défavorable pour le Vietnam, remarque le chercheur Nguyen Thanh Trung, du Centre des études internationales, à Hanoï. La Chine se conduit de manière de plus en plus agressive en mer de Chine du Sud [où elle renforce ses positions sur des îles disputées] en même temps que de petis pays d’Asie du Sud-Est cèdent à son offensive de charme en raison de l’ampleur de ses investissements. »
Hanoï s’alarme de voir que les priorités de Washington se portent surtout vers la Chine, sur l’appui de laquelle les Américains comptent pour empêcher la Corée du Nord de se doter d’un arsenal nucléaire. « Novembre 2017 va-t-il marquer la date où les Etats-Unis vont céder le leadership de l’Asie Pacifique à la Chine, parce que Trump manque d’expérience, et de la capacité conceptuelle de penser une stratégie autre que celle fondée sur une vision purement transactionnelle [au sens commercial] ? », s’interroge le spécialiste du Vietnam, Carl Thayer.
L’annonce par M. Trump du retrait du Partenariat transpacifique (TPP), un projet de zone de libre-échange contournant la Chine, a été une très mauvaise nouvelle pour le Vietnam, les Etats-Unis étant pour lui le premier client à l’export. La visite en mai à Washington du premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc, premier dirigeant de la région à rencontrer M. Trump, a été une indication du souci vietnamien de conserver une relation de proximité avec l’ancien adversaire américain.

Autres actualités

16 - Février - 2019

Pourquoi les jeunes Chinois ne veulent plus faire d’enfants

Mauvaise nouvelle pour les dirigeants chinois : alors que la croissance économique du pays était en 2018 à son plus bas niveau depuis 1990, la trajectoire...

16 - Février - 2019

« Ce qui est reproché à Bruxelles dans le dossier de l’huile de palme »

La vie bruxelloise n’est pas une sitcom. Dans le registre de l’environnement, les acteurs qui gravitent autour des institutions européennes ont beau être...

15 - Février - 2019

« Crimes contre l’humanité » : le Syrien arrêté mardi en France va être présenté à un juge d’instruction

Un Syrien, soupçonné notamment de crimes contre l’humanité entre 2011 et 2013 dans son pays, a été déféré au parquet de Paris,...

15 - Février - 2019

Coup de froid entre la Russie et la Biélorussie

Qu’est-ce qui a bien pu mettre Alexandre Loukachenko dans un tel état ? Depuis plusieurs semaines, le président biélorusse multiplie les déclarations...

14 - Février - 2019

« Tel qu’il est, l’Iran est aussi notre création »

ohn Bolton, le conseiller de Donald Trump pour la sécurité, disait récemment que la République islamique d’Iran n’atteindrait pas les 40 ans. Elle y est et...