Face à la pandémie, le Royaume-Uni a choisi un modèle économique européen

07 - Mai - 2020

Le pays d’Adam Smith et de Margaret Thatcher semble avoir oublié la main invisible. Face à la pandémie, le Royaume-Uni a effectué un virage économique, pariant sur le grand retour de l’Etat. Boris Johnson, le premier ministre britannique, se refuse même à parler d’« austérité », préférant évoquer devant la chambre des communes « le mot en A », comme s’il s’agissait d’un juron. « Nous n’avons absolument aucune intention d’y retourner », assurait-il mercredi 6 mai.

« Le choix d’un modèle européen a clairement été fait, en protégeant les employés et les entreprises pendant le confinement, à l’opposé du modèle américain, en laissant les gens se retrouver au chômage, constate David Owen, économiste à la banque Jefferies. On verra dans un an lequel de ces deux modèles marche le mieux, mais pour l’instant, les statistiques américaines [30 millions de nouveaux chômeurs] sont atroces. »
Brouillard des chiffres

Jeudi 7 mai, la Banque d’Angleterre est venue souligner l’ampleur de la crise actuelle, alors que le Royaume-Uni est le pays européen qui a le pire bilan humain de la pandémie, avec un nombre officiel de morts de plus de 30 000. Face au brouillard des chiffres, elle a renoncé à faire une prévision mais publie quand même un « scénario central » : récession de 14 % en 2020, flambée du chômage à près de 10 % (contre 4 % actuellement), consommation des ménages en baisse de 14 %…

Elle continue cependant à parier sur un fort rebond, avec 15 % de croissance dès 2021. « L’objectif de la politique du gouvernement, ainsi que la nôtre, est de limiter les dégâts de long terme », explique Ben Broadbent, vice-gouverneur de la Banque d’Angleterre. A l’instar de la France ou de l’Allemagne, l’approche est donc de mettre l’économie sous perfusion, le temps du confinement : chômage partiel généralisé pour éviter les licenciements, prêts d’urgence aux entreprises pour limiter les faillites…

Autres actualités

23 - Janvier - 2019

Syrie : « La décision de Trump teste la capacité de Moscou à rester au centre de l’échiquier moyen-oriental »

Par la publication d’un Tweet dont il a le secret, Donald Trump est venu précipiter la bascule d’une géopolitique moyen-orientale dans laquelle la Russie avait su, au...

23 - Janvier - 2019

Brexit : « C’est le seul traité de divorce possible », prévient Michel Barnier

Michel Barnier, le négociateur en chef du Brexit pour l’Union européenne (UE), a reçu Le Monde et deux autres journaux européens (le polonais Rzeczpospolita et...

22 - Janvier - 2019

Brexit : Theresa May dans l’incapacité de présenter un « plan B »

« Je vous ai compris », a voulu affirmer en substance Theresa May aux députés britanniques qui, le 15 janvier, ont vigoureusement rejeté l’accord sur le...

22 - Janvier - 2019

Israël n’hésite plus à revendiquer ses opérations militaires en Syrie

L’ambiguïté, même fragile, avait ses avantages ; elle semble pourtant abandonnée. Israël a conduit, dans la nuit du dimanche 20 au lundi 21 janvier, une...

21 - Janvier - 2019

En Allemagne, l’après-Merkel a commencé

Depuis l’étranger, l’Allemagne apparaît comme un îlot de stabilité et de sérénité. Treize ans après son accession au pouvoir,...