Face aux accusations, l’ancien président brésilien Lula contre-attaque

16 - Septembre - 2016

Face aux accusations, l’ancien président brésilien Lula contre-attaque

Il y eut des rires, de la sueur et des larmes, jeudi 15 septembre. Au lendemain des graves accusations portées par le parquet, faisant de lui le « commandant suprême » d’un schéma de corruption tentaculaire impliquant le groupe pétrolier Petrobras et des géants du bâtiment et des travaux publics (TP), Luiz Inacio Lula da Silva a convoqué la presse à Sao Paulo pour faire entendre sa version. Acclamé par la foule au cri de « Lula guerreiro do povo brasileiro » (« Lula guerrier du peuple brésilien »), l’ex-métallo ne s’est pas présenté comme l’ancien président (2003-2010) mais comme un « citoyen indigné ».

Un homme à « la conscience tranquille », révolté contre les méthodes de la justice qui, obéissant, selon lui, à une élite conservatrice, chercherait une nouvelle fois à le faire disparaître du paysage politique. Lula et plus largement le Parti des travailleurs (PT, gauche). Le cœur au bord des larmes, le septuagénaire, père, grand-père et bientôt arrière-grand-père, a presque supplié les procureurs de tenir ses proches à l’écart de la tempête. « S’il vous plaît, respectez ma famille. » Luiz Inacio Lula da Silva et sa femme, Marisa Léticia, sont suspectés d’avoir bénéficié de 3,7 millions de reais (1 million d’euros) d’argent sale issu de pots-de-vin versé par l’entreprise de BTP OAS, par l’intermédiaire d’un triplex dans la station balnéaire de Guaruja, dans l’Etat de Sao Paulo. OAS est l’un des protagonistes du scandale de corruption lié à Petrobras mis au jour par l’opération « Lava-Jato »
« On a retiré le tapis qui cachait la corruption »

Pour sa défense, Lula le tribun a utilisé son meilleur argument : son passé. Celui d’un homme parti de rien, d’un enfant du Nordeste qui n’a pas toujours mangé à sa faim, d’un syndicaliste qui s’est battu pour la classe ouvrière jusqu’à monter sur la première marche du pouvoir afin de défendre les humbles et les moins que rien. Celui qui a redonné de la fierté aux pauvres, aux employés domestiques. Celui qui a considéré les dépenses d’éducation comme un investissement et non comme un coût, mais aussi celui qui a, dit-il, « respecté les institutions », permettant la mise en place de la loi sur la transparence : « On a retiré le tapis qui cachait la corruption. »

Essuyant tantôt un front humide tantôt des yeux rougis, Luiz Inacio Lula da Silva a déroulé la thèse d’une accusation montée de toutes pièces pour en finir avec ce Parti des travailleurs qui incommoderait la bourgeoisie. « Un mensonge » auquel on tenterait de donner des allures de vérité. Et la suite logique, à ses yeux, de la destitution, le 31 août, de la présidente (PT) Dilma Rousseff, après des accusations de manipulation comptable. Une destitution présentée par Luiz Inacio Lula da Silva comme un « coup d’Etat tranquille, pacifique ».

Autres actualités

04 - Avril - 2020

En Cisjordanie, le coronavirus exacerbe la défiance envers les autorités

Sur les réseaux sociaux ou via les messageries instantanées, les rumeurs se sont propagées plus vite que le virus lui-même en Cisjordanie. Il y a eu les traditionnelles...

03 - Avril - 2020

Au Japon, Shinzo Abe rattrapé par une vieille affaire de corruption

Trois ans après, l’affaire de favoritisme au profit de l’institution éducative Moritomo Gakuen revient hanter le premier ministre japonais, Shinzo Abe, et son ministre...

03 - Avril - 2020

Inquiétude mondiale sur les inévitables pénuries de médicaments

Pénurie de masques. Pénurie de blouses. De bouteilles d’oxygène, de seringues automatiques, de sacs mortuaires. Pénurie de tout. Et maintenant de...

02 - Avril - 2020

« Les casques bleus ne sont pas le remède, mais ils tiennent une place dans la lutte contre le Covid-19 »

Personne, aucune communauté, aucun pays, n’est à l’abri de cette pandémie mortelle. Il s’agit d’une crise de dimension mondiale, dont les...

02 - Avril - 2020

Face au coronavirus, la menace de la rougeole se fait plus pressante en Afrique

Alors que le monde entier a les yeux rivés sur la propagation du Covid-19, l’Alliance du vaccin Gavi craint que les mesures de confinement, qui limitent les vaccinations de routine,...