Franc CFA : le polémiste franco-béninois Kémi Séba interpellé au Burkina Faso

24 - Décembre - 2019

Le militant anticolonialiste franco-béninois Kémi Séba, fondateur du mouvement Urgences panafricanistes, a été interpellé samedi à Ouagadougou, accusé d’avoir tenu des « propos outrageants » à l’encontre du président Roch Marc Christian Kaboré, a-t-on appris, lundi 23 décembre, de sources concordantes.

« Kémi Séba a été interpellé à son hôtel dans l’après-midi du samedi par des éléments de la gendarmerie nationale » après une conférence publique sur le franc CFA à l’université de Ouagadougou, a indiqué à l’AFP Hervé Ouattara, le responsable du « Front anti-CFA » qui organisait le débat.

« Au début, il a été amené à la compagnie de gendarmerie pour des raisons de sécurité parce que, semblerait-il, il y avait des jeunes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP, parti au pouvoir) qui voulaient porter atteinte à son intégrité physique », a expliqué l’avocat de M. Séba, Me Prosper Farama.

Plus tard, sur de nouvelles instructions du procureur, une procédure a été engagée contre lui pour « injure à l’encontre du chef de l’Etat », a-t-il indiqué. « On lui reproche d’avoir tenu des propos outrageants contre le président du Faso et une tentative de démoralisation des éléments engagés dans la lutte contre le terrorisme », a déclaré M. Ouattara.

« Il aurait dit que le chef de l’Etat était une passoire politique, que si M. Kaboré ne prenait pas ses responsabilités, il serait châtié par la jeunesse », a expliqué Me Farama. « On lui reprocherait aussi d’avoir tenu des propos qui pourraient démoraliser ceux qui se battent au Burkina » contre le terrorisme, a poursuivi l’avocat.
« Passoire politique »

Kémi Séba « a été entendu » dimanche et « l’agent enquêteur nous a signifié qu’il va transmettre le plus tôt possible les procès-verbaux au procureur », a ajouté Me Farama, affirmant ne pas pouvoir préciser « ce qu’il risque ».

« Une notification de poursuite lui sera faite par le parquet », a déclaré à l’AFP une source sécuritaire, précisant que « M. Séba est toujours en garde à vue ».

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