François Hollande : « Quel est cet allié turc qui frappe nos propres alliés? »

12 - Mars - 2018

Dans un entretien au « Monde », l’ancien chef de l’Etat sort de sa réserve et s’inquiète de l’évolution de la situation en Syrie
La progression des forces turques contre les Kurdes d’Afrin et l’intensification de l’offensive du régime syrien dans la Ghouta orientale, près de Damas, où ses forces ont isolé la ville de Douma, ont incité François Hollande à sortir de la réserve qu’il s’était imposée depuis son départ de l’Elysée, à propos des questions internationales.

Pourquoi avez-vous décidé de sortir du silence sur la tragédie syrienne ?

Je me sens à la fois solidaire et responsable. Solidaire parce que je n’oublie pas ce que les Kurdes ont pu faire en un moment extrêmement difficile pour permettre à la coalition de chasser Daech de Rakka et au-delà. Il n’est pas possible de célébrer la libération d’une partie de la Syrie et de laisser mourir des populations entières dont on sait qu’elles ont joué un rôle déterminant pour arriver à ce résultat.

Mais je me sens également responsable pour la Ghouta. Je n’avais pas été l’auteur de la fameuse « ligne rouge ». C’est Barack Obama qui l’avait définie à propos de l’utilisation des armes chimiques. En août 2013, les Etats-Unis, après un bombardement au gaz sarin par le régime [de Damas] dans la Ghouta orientale, plutôt que mener des frappes militaires, avaient préféré négocier avec les Russes et la communauté internationale la destruction de l’arsenal chimique du régime. Nous les avions suivis.

Bachar Al-Assad a néanmoins gardé de telles armes et il n’hésite pas à continuer à y recourir, même s’il le fait de façon plus discrète et donc plus pernicieuse encore. La Russie, elle, est toujours là pour bloquer aux Nations unies des enquêtes pouvant déboucher sur des sanctions. Elle est toujours là aussi pour empêcher que des résolutions soient votées au Conseil de sécurité, ou faire en sorte qu’elles demeurent lettre morte.

Que serait-il possible de faire ?

Je ne veux pas compliquer un jeu qui l’est déjà beaucoup. Mais je pense que les puissances démocratiques –...

Autres actualités

04 - Mai - 2019

L’armée israélienne bombarde la bande de Gaza en représailles à des tirs de roquettes

Près de 90 roquettes ont été lancées samedi 4 mai au matin de la bande de Gaza vers Israël, provoquant une riposte de l’armée de l’air...

04 - Mai - 2019

Aux Etats-Unis, l’embellie salariale profite d’abord aux plus pauvres

Les salaires augmentent enfin, et ce sont les plus bas qui progressent le plus. Après trente ans de croissance des inégalités, un frémissement a-t-il lieu dans...

03 - Mai - 2019

Ivan Krastev : « Construite dans la peur du passé, l’Europe a aujourd’hui peur de l’avenir »

Une désintégration de l’Europe est-elle possible ? Le risque est bien réel. Mais cette notion de désintégration est ressentie de façon...

03 - Mai - 2019

Cameroun : une chercheuse de Human Rights Watch interdite d’entrée sur le territoire

Une chercheuse de Human Rights Watch (HRW) travaillant sur le conflit en zone anglophone s’est vu refuser, mi-avril, l’entrée sur le territoire camerounais, a...

02 - Mai - 2019

En Bulgarie, un scandale de détournements de fonds européens secoue le gouvernement

C’est écrit sur une petite pancarte. A l’entrée du village de Dolna Banya, au centre de la Bulgarie, l’Hôtel Nikol a touché des fonds européens...