Gambie : le président Adama Barrow rentre enfin à Banjul, accueilli par une foule en liesse
Gambie : le président Adama Barrow rentre enfin à Banjul, accueilli par une foule en liesse
Elu le 1er décembre 2016, le nouveau chef de l’Etat est revenu dans son pays, après onze jours d’exil, le temps que l’ex-président Jammeh accepte de quitter le pouvoir
En attendant Barrow », la Gambie vivait depuis samedi 21 janvier et le départ de son dictateur, Yahya Jammeh, en exil pour la Guinée équatoriale, au rythme de ce feuilleton qui semblait ne jamais vouloir prendre fin. Il s’est achevé jeudi 26 janvier après-midi lorsque le nouveau président gambien, Adama Barrow, est enfin revenu du Sénégal où il s’était réfugié deux semaines plus tôt.
Son retour a offert à Banjul, la capitale, la plus joyeuse pagaille que l’on puisse imaginer. L’aéroport a été envahi, sous le regard médusé de forces de l’ordre totalement dépassées, par une foule qui ne voulait rien rater de cet événement. Puis, le nouveau chef de l’Etat a traversé la ville dans une hystérie populaire dont aucun Gambien n’avait le souvenir.
« C’est notre nouvelle indépendance », s’enthousiasme un jeune homme. « Notre esclavage est enfin terminé », renchérit Binta, une jeune fille qui arbore un tee-shirt « #Gambia has decided » (la #Gambie a décidé, le slogan de la nouvelle coalition au pouvoir), sans aucun doute le vêtement le plus à la mode dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest. Jeudi soir, Banjul a fêté l’événement, dansé sur les voitures. Les jours prochains feront la joie des carrossiers, mais en ces instants l’heure n’est pas aux grincheux, ni aux rabat-joie.
La crise gambienne, née du refus de Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite à la présidentielle du 1er décembre 2016, a également produit une démonstration implacable. Celle d’une région, l’Afrique de l’Ouest, qui, malgré ses divergences, a su prouver qu’aucune dictature n’est irrésistible lorsque se combinent action diplomatique et pression militaire.