« Gilets jaunes » : Paris demande à Trump de ne pas se mêler de politique intérieure française

09 - Décembre - 2018

A la troisième intervention de Donald Trump sur le mouvement des « gilets jaunes », le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a réagi. Il a invité, dimanche 9 décembre, le président américain Donald Trump à ne pas se mêler de politique intérieure française.

« Je dis à Donald Trump, et le président de la République (Emmanuel Macron) lui a dit aussi : nous ne prenons pas parti dans les débats américains, laissez-nous vivre notre vie de nation », a-t-il déclaré dans l’émission « Le Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI ». « Nous ne tenons pas pour notre part de considérations sur la politique intérieure américaine et nous souhaitons que ce soit réciproque », a-t-il ajouté.
Donald Trump et l’accord de Paris

Donald Trump avait une nouvelle fois donné son opinion, samedi, sur le mouvement des « gilets jaunes » en France. « Un jour et une nuit très triste à Paris. Peut-être qu’il est temps de mettre fin à l’accord de Paris, ridicule et extrêmement cher, et rendre l’argent aux gens en réduisant les impôts », a écrit sur Twitter le président américain au moment où des heurts avaient lieu dans la capitale française.

« L’accord de Paris ne marche pas si bien que ça pour Paris. Manifestations et émeutes partout en France », a-t-il encore écrit à propos de cette quatrième journée de manifestations. Les manifestants « scandent “Nous voulons Trump”. J’adore la France », a également écrit le président américain, sans qu’aucun observateur n’ait pourtant rapporté de tels slogans.
Lire : Comment Trump a décidé de quitter l’accord de Paris sur le climat : le récit de Bob Woodward

Le chef de la diplomatie française a contesté que de tels propos en faveur de Donald Trump aient été tenus lors des manifestations :

« Les gilets jaunes n’ont pas manifesté en anglais à ma connaissance et pour tout vous dire, les images qui sont parues aux Etats-Unis et où on entendait “We want Trump” (“Nous voulons Trump”) étaient des images prises à Londres lors d’un déplacement du président Trump il y a plusieurs mois. »

Donald Trump avait décidé en juin 2017 du retrait des Etats-Unis de cet accord multilatéral scellé fin 2015 pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Relation dégradée

Ce n’est pas la première fois que le locataire de la Maison Blanche donne son avis sur ces convulsions qui agitent la France. Il avait déjà ironisé mardi sur les concessions faites par Emmanuel Macron aux « gilets jaunes », estimant que l’accord de Paris était voué à l’échec. Ses attaques réitérées interviennent au moment même où près de deux cents pays sont réunis à Katowice, en Pologne, pour la 24e conférence mondiale sur le climat.

La relation « amicale » entre les deux dirigeants s’est très nettement dégradée ces dernières semaines, le président américain moquant même le mois dernier, à son retour des commémorations du centenaire de l’Armistice de la première guerre mondiale à Paris, la faible popularité de son homologue français.

Autres actualités

02 - Octobre - 2024

Entre Israël et l’Iran, la crainte d’une guerre régionale

Téhéran a tiré près de deux cents missiles balistiques en direction d’Israël, mardi soir, en riposte aux incursions de l’armée de l’Etat...

26 - Septembre - 2024

Proche-Orient : Paris et Washington s’unissent pour obtenir un cessez-le-feu au Liban

Alors que le conflit entre Israël et le Hezbollah menace d’embraser la région, plusieurs pays ont rejoint l’initiative franco-américaine qui vise à «...

24 - Septembre - 2024

Au Kenya, le président William Ruto pousse les jeunes à émigrer

Nairobi négocie des accords avec des pays à la population vieillissante, comme l’Allemagne et le Canada, pour y envoyer des travailleurs. Une façon, aussi,...

23 - Septembre - 2024

Entre Israël et le Hezbollah, le pari risqué de l’escalade

Les frappes de part et d’autre de la frontière se sont intensifiées lundi matin, marquant un pas supplémentaire dans la guerre d’usure engagée depuis...

20 - Septembre - 2024

Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, promet « l’enfer » à Israël en cas d’invasion du Liban sud

Le leader chiite a reconnu, lors d’une intervention télévisée, que l’attaque des bipeurs et des talkies-walkies a porté un « coup...