GUÉDIAWAYE - Difficultés pour l’obtention des cartes biométriques : UN VIEILLARD MEURT DANS LA FILE D’ATTENTE
GUÉDIAWAYE - Difficultés pour l’obtention des cartes biométriques : UN VIEILLARD MEURT DANS LA FILE D’ATTENTE
Un vieil homme est décédé hier à la préfecture de Guédiawaye où il attendait son tour pour s’inscrire à la commission administrative. Les citoyens indexent l’Etat qui ne les a pas mis dans de bonnes conditions d’obtention de la carte biométrique.
Les difficiles conditions d’obtention de la carte d’identité biométrique et d’électeur à la commission logée à la préfecture de Guédiawaye ont fait hier une victime. Un vieil homme, âgé de 88 ans, habitant dans la localité de Nietty Mbar, située dans la commune de Djidah Thiaroye Kao, est décédé des suites d’un malaise vers les coups de 16h. L’octogénaire a été évacué après le constat de la police centrale, les bureaux vite fermés et la foule priée de quitter les lieux. Il n’a pas pu tenir, comme les autres personnes âgées qui, pourtant, bénéficient de la faveur d’une liste parallèle pour échapper aux nuits blanches et à la longue attente qui prévaut à la Préfecture de Guédiawaye. D’ailleurs, au début des inscriptions, le préfet lui-même avait demandé aux personnes âgées de ne pas se présenter tôt le matin. Mais l’avantage de la gratuité et la nécessité de disposer de cette nouvelle carte avaient poussé nombre d’entre eux à se bousculer dans la file. Khadim Seck, qui a assisté à la scène, raconte : «Nous n’étions pas loin du vieux. Nous l’avons vu s’affaler. Lorsque nous avons voulu le secourir, c’était malheureusement trop tard. Et le temps que même les sapeurs-pompiers interviennent, il a succombé.» D’autres témoins oculaires soutiennent avoir vu le vieux se présenter dans l’après-midi, peu après 14h.
La tristesse se lisait sur les visages. Et les populations accusent l’Etat qui «n’a mis qu’une seule commission pour Guédiawaye et Pikine», même si d’autres ont été ouvertes depuis quelques jours dans certaines communes. «Il fallait s’y attendre, c’est la faute de l’Etat. C’est la galère et la misère qu’on est en train de subir. L’Etat ne nous a pas facilité les choses. Chaque jour, des centaines de personnes viennent ici pour déposer. Et rien qu’une seule personne peut prendre plus de 20 minutes avant d’en sortir avec un récépissé», fulmine El hadji Mansour Ndir. A côté de lui, Aminata Mbengue ajoute : «C’est comme si tout était fait pour que les gens souffrent. L’Etat dit que quiconque ne s’inscrit pas dans les 6 mois devra payer 10 000 francs. Alors, les autorités devaient prendre toutes leurs responsabilités en mettant en place toutes les dispositions pour permettre aux citoyens de s’inscrire sans difficulté.»