Hollande, une diplomatie pragmatique, mais sans vrai cap
Hollande, une diplomatie pragmatique, mais sans vrai cap
La politique internationale restera l’un des rares secteurs où l’action de François Hollande fait relativement consensus.
C’était en février 2013 dans Tombouctou, la grande ville du Nord malien libérée. Devant une foule enthousiaste, qui brandissait des drapeaux français, il lança : « C’est le jour le plus important de ma vie politique. » Une phrase étonnante sonnant comme un aveu. Longtemps indifférent aux questions diplomatiques, François Hollande avait découvert la liberté d’action qu’assure la Constitution de la Ve République au chef de l’Etat dans la politique étrangère.
Sur ce terrain, il pouvait trancher vite, y compris pour décider une guerre. « Il s’est révélé et même ce que beaucoup considéraient être ses défauts en politique intérieure, son goût de la synthèse et du compromis, ses capacités à négocier toute une nuit en gardant sa bonhomie, ont été des atouts notamment dans les sommets européens », témoigne un haut diplomate. Son style d’entrée de jeu était aux antipodes de celui de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy. La politique internationale restera finalement l’un des rares dossiers où son action a fait assez largement consensus, avec de réels succès comme la COP21 et l’accord sur le nucléaire iranien, mais aussi des échecs comme la Syrie, bien qu’il s’agisse en premier lieu de celui de l’allié américain, et surtout un manque d’ambition sur l’Europe.
Etrange synthèse
Lors de son entrée en fonctions, nul ne l’attendait sur ces questions à peine abordées dans les « 60 engagements.