Irak : les troupes progressent, la coalition parle de l’après-Mossoul

26 - Octobre - 2016

Irak : les troupes progressent, la coalition parle de l’après-Mossoul

Les forces d’élite irakiennes continuaient mardi leur progression à l’est de Mossoul avec le soutien de la coalition internationale, dont les responsables se sont réunis à Paris.
Une semaine après le lancement de la bataille de Mossoul, les troupes irakiennes et kurdes continuent de progresser alors que la coalition, dont une partie des responsables se sont réunis à Paris mardi 25 octobre, planche sur le déroulé des prochaines semaines.

Sur le terrain, Chiites, Kurdes et soldats irakiens

Une unité d’élite irakienne est parvenue, mardi 25 octobre, à seulement deux kilomètres de la grande ville tenue par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), mais a cessé sa progression afin d’attendre l’arrivée de renforts pour lancer un assaut « coordonné ».

Depuis le déclenchement de l’offensive, environ quatre-vingt-dix localités ont été reprises à l’EI, selon l’armée irakienne. Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de Mossoul tandis que sur le front sud, les forces fédérales sont encore à 30 kilomètres de la ville.

Sur le front ouest, jusqu’à présent calme, la situation devrait aussi évoluer. Les unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire (Hachd Al-Chaabi) ont en effet reçu l’ordre de couper l’accès entre Mossoul et la Syrie. Des responsables irakiens et américains ont rapporté que des chefs de l’EI avaient déjà cherché à quitter Mossoul pour la Syrie. Mais des sources françaises ont, au contraire, fait état d’un mouvement inverse avec l’arrivée de « quelques centaines » de djihadistes en renfort dans la ville irakienne.

La participation du Hachd Al-Chaabi à l’offensive de Mossoul est source de tensions. Les dirigeants irakiens, kurdes et arabes sunnites s’y opposent, tout comme Ankara, qui a déployé des soldats à l’est de Mossoul, malgré les demandes répétées de Bagdad pour le retrait des troupes turques.

Dans l’espoir de gagner du temps, les djihadistes font quant à eux diversion, menant des contre-attaques en plusieurs endroits, comme à Kirkouk et à Routba où l’EI s’est emparé de la moitié de la ville, située en plein désert, à 450 km au sud-ouest de Mossoul.

L’après-Mossoul en discussion à Paris

Les progrès de l’offensive sur Mossoul étaient analysés à la loupe, mardi, par les ministres de la défense de treize pays de la coalition – qui en compte une soixantaine –, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l’Australie, rassemblés à Paris.

« La reconquête n’est pas une fin en soi. Nous devons d’ores et déjà anticiper les conséquences de la chute de Mossoul », a déclaré François Hollande en ouvrant la réunion. Il a aussi tenu à mettre en avant l’enjeu de « l’avenir politique de cette ville, de la région et de l’Irak », en insistant sur la nécessaire représentation de « tous les groupes ethniques et religieux » dans l’administration future de la ville à majorité sunnite.

Le président français a appelé à la « vigilance face au retour des combattants étrangers » de l’EI dans leurs pays d’origine, ou face à ceux qui seraient tentés de se replier à Raqqa, le fief du groupe djihadiste en Syrie.

Enfin, François Hollande a de nouveau appelé les ministres de la coalition à travailler pour « fixer les étapes des prochaines opérations », et particulièrement la reprise de Raqqa. « Si Mossoul tombe, [Raqqa] sera le dernier bastion de Daech. Nous devons faire en sorte que Daech soit détruit et éradiqué partout », a-t-il insisté.

Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, souhaite lui aussi isoler la « capitale » de l’EI, en même temps que l’offensive sur Mossoul : « Nous avons entamé les préparatifs pour isoler Raqqa », a-t-il déclaré, en soulignant que la reprise de cette ville – qui abrite entre 3 000 à 4 000 combattants – serait effectuée par « des forces locales motivées ».

 

Autres actualités

06 - Février - 2019

Allemagne : l’offensive de charme de la CDU et du SPD en direction de l’Est

C’est généralement une fois par an, à l’approche de l’anniversaire de la réunification du pays (le 3 octobre 1990), que la situation...

06 - Février - 2019

Les investisseurs se méfient des analystes dont le nom est à consonance étrangère

Selon une étude effectuée par l’école de commerce londonienne Cass Business School, (City University of London) et rendue publique mercredi 6 février, les...

05 - Février - 2019

Trump aborde son discours sur l’état de l’Union dans un climat délétère

Donald Trump devait une nouvelle fois mettre en avant l’excellente santé de l’économie des Etats-Unis, mardi soir 5 février, au Congrès, à...

05 - Février - 2019

Le Burkina Faso, hôte et sujet d’inquiétude du sommet du G5 Sahel

Depuis quelques jours, les couloirs de la salle des conférences du quartier huppé de Ouaga 2000 voient défiler un bataillon d’experts de haut rang et de diplomates...

04 - Février - 2019

Au Venezuela, les quartiers pauvres se détournent de Maduro

La plupart du temps, il s’en sort grâce à l’argent envoyé par son frère installé au Pérou. Trente-cinq ans, coupe impeccable, la parole douce...