Irak : les troupes progressent, la coalition parle de l’après-Mossoul
Irak : les troupes progressent, la coalition parle de l’après-Mossoul
Les forces d’élite irakiennes continuaient mardi leur progression à l’est de Mossoul avec le soutien de la coalition internationale, dont les responsables se sont réunis à Paris.
Une semaine après le lancement de la bataille de Mossoul, les troupes irakiennes et kurdes continuent de progresser alors que la coalition, dont une partie des responsables se sont réunis à Paris mardi 25 octobre, planche sur le déroulé des prochaines semaines.
Sur le terrain, Chiites, Kurdes et soldats irakiens
Une unité d’élite irakienne est parvenue, mardi 25 octobre, à seulement deux kilomètres de la grande ville tenue par les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI), mais a cessé sa progression afin d’attendre l’arrivée de renforts pour lancer un assaut « coordonné ».
Depuis le déclenchement de l’offensive, environ quatre-vingt-dix localités ont été reprises à l’EI, selon l’armée irakienne. Au nord-est, les peshmergas kurdes sont également proches de Mossoul tandis que sur le front sud, les forces fédérales sont encore à 30 kilomètres de la ville.
Sur le front ouest, jusqu’à présent calme, la situation devrait aussi évoluer. Les unités paramilitaires chiites de la mobilisation populaire (Hachd Al-Chaabi) ont en effet reçu l’ordre de couper l’accès entre Mossoul et la Syrie. Des responsables irakiens et américains ont rapporté que des chefs de l’EI avaient déjà cherché à quitter Mossoul pour la Syrie. Mais des sources françaises ont, au contraire, fait état d’un mouvement inverse avec l’arrivée de « quelques centaines » de djihadistes en renfort dans la ville irakienne.
La participation du Hachd Al-Chaabi à l’offensive de Mossoul est source de tensions. Les dirigeants irakiens, kurdes et arabes sunnites s’y opposent, tout comme Ankara, qui a déployé des soldats à l’est de Mossoul, malgré les demandes répétées de Bagdad pour le retrait des troupes turques.
Dans l’espoir de gagner du temps, les djihadistes font quant à eux diversion, menant des contre-attaques en plusieurs endroits, comme à Kirkouk et à Routba où l’EI s’est emparé de la moitié de la ville, située en plein désert, à 450 km au sud-ouest de Mossoul.
L’après-Mossoul en discussion à Paris
Les progrès de l’offensive sur Mossoul étaient analysés à la loupe, mardi, par les ministres de la défense de treize pays de la coalition – qui en compte une soixantaine –, parmi lesquels les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada et l’Australie, rassemblés à Paris.
« La reconquête n’est pas une fin en soi. Nous devons d’ores et déjà anticiper les conséquences de la chute de Mossoul », a déclaré François Hollande en ouvrant la réunion. Il a aussi tenu à mettre en avant l’enjeu de « l’avenir politique de cette ville, de la région et de l’Irak », en insistant sur la nécessaire représentation de « tous les groupes ethniques et religieux » dans l’administration future de la ville à majorité sunnite.
Le président français a appelé à la « vigilance face au retour des combattants étrangers » de l’EI dans leurs pays d’origine, ou face à ceux qui seraient tentés de se replier à Raqqa, le fief du groupe djihadiste en Syrie.
Enfin, François Hollande a de nouveau appelé les ministres de la coalition à travailler pour « fixer les étapes des prochaines opérations », et particulièrement la reprise de Raqqa. « Si Mossoul tombe, [Raqqa] sera le dernier bastion de Daech. Nous devons faire en sorte que Daech soit détruit et éradiqué partout », a-t-il insisté.
Le secrétaire américain à la défense, Ashton Carter, souhaite lui aussi isoler la « capitale » de l’EI, en même temps que l’offensive sur Mossoul : « Nous avons entamé les préparatifs pour isoler Raqqa », a-t-il déclaré, en soulignant que la reprise de cette ville – qui abrite entre 3 000 à 4 000 combattants – serait effectuée par « des forces locales motivées ».