Iran : cette révolte est celle des « va-nu-pieds »

05 - Janvier - 2018

Dans une tribune au « Monde », le sociologue Farhad Khosrokhavar explique que l’écart entre le pouvoir et la société se creuse de manière inexorable.

L’Iran est l’incarnation de ce paradoxe : au moment précis où les analystes occidentaux font le constat, mi-désabusé, mi-émerveillé, du succès de sa politique étrangère (en Syrie, au Liban, au Yémen, en Irak…), c’est sur le front intérieur que la contestation se manifeste. Le pays traverse une période de turbulences dont la nature est fort différente de celles d’avant.
L’élection présidentielle de juin 2009 (avec la victoire d’Ahmadinejad, très contestée et considérée comme frauduleuse par une grande partie de la population), les manifestations des étudiants en 1999 (qui furent écrasées par le régime sans que le président réformiste Khatami, élu en 1997, n’intervienne en leur faveur) ou encore les protestations ouvrières de ces dernières années (la régie des transports de Téhéran, les usines de production de sucre ou celles de l’industrie automobile) ont toutes été sectorielles et n’ont pas mobilisé la société dans son ensemble. Surtout, elles n’ont pas contesté frontalement le régime.
« La majeure partie des protestations de ces deux dernières décennies ont été menées par les nouvelles classes moyennes »
La majeure partie des protestations de ces deux dernières décennies ont été menées par les nouvelles classes moyennes, notamment les étudiants, pour l’ouverture du système politique. Il en est ainsi des élections présidentielles, qui sont devenues un enjeu de contestation des réformistes contre les partisans purs et durs de la théocratie (les « principalistes ») : Khatami en 1997 et en 2001, Ahmadinejad en 2005, Rohani en 2013. Ces mouvements ont eu des enjeux politiques beaucoup plus qu’économiques. Si Ahmadinejad a gagné les élections en 2005 et en 2009, c’est qu’en plus de la fraude il a su mobiliser les « déshérités », que ne touchaient pas les réformistes dans leur soif de liberté politique.
La révolte des « va-nu-pieds »
Les troubles actuels ont plusieurs caractéristiques nouvelles.

Autres actualités

24 - Novembre - 2018

Les électeurs taïwanais sanctionnent la présidente indépendantiste, qui quitte la tête de son parti

irant immédiatement la leçon d’une sévère défaite de son parti aux élections locales qui se sont déroulées samedi 24 novembre, la...

24 - Novembre - 2018

Brexit : à Bruxelles, un sommet symbolique pour acter le divorce

Drôle de sommet, drôle d’ambiance. A sa manière toujours percutante, Donald Tusk, le président du Conseil, a donné le ton du sommet spécial Brexit de...

23 - Novembre - 2018

Pakistan : quatre morts dans une attaque contre le consulat de Chine à Karachi

Deux policiers et deux civils ont été tués vendredi 23 novembre dans l’attaque du consulat de Chine à Karachi, la plus grande ville du Pakistan,...

23 - Novembre - 2018

En RDC, le président Kabila s’affiche avec son « dauphin » pour la présidentielle

Le président congolais Joseph Kabila, qui doit quitter le pouvoir après les élections du 23 décembre en République démocratique du Congo, s’est...

22 - Novembre - 2018

Brexit : complications entre l’UE et May en vue du sommet de dimanche

La tenue du sommet spécial Brexit, dimanche 25 novembre à Bruxelles, serait-elle menacée ? Personne n’imagine en arriver là du côté de Bruxelles ou...