Israël : Nétanyahou joue contre la montre pour résoudre une crise politique majeure
La température dans les couloirs de la Knesset, lundi 27 mai, a dépassé toutes les normes saisonnières. A près de quarante-huit heures de l’expiration du délai prévu pour constituer une coalition de droite, Benyamin Nétanyahou est dans l’impasse. Il a donc dramatisé les enjeux et reporté toute la responsabilité de la crise actuelle sur son vieux partenaire et rival, Avigdor Lieberman. L’intransigeance de son ancien ministre de la défense sur la question de la conscription pour les ultraorthodoxes provoque un blocage pour l’heure insurmontable, faisant craindre au pays une dissolution du Parlement israélien et de nouvelles élections dès la fin de l’été.
Mais le pire cauchemar de M. Nétanyahou serait qu’en cas d’échec constaté mercredi à minuit, le président Reuven Rivlin confie à un autre responsable la tâche de former une coalition. C’est ce que réclame déjà Benny Gantz, le chef de file de Bleu et Blanc. Devant cette menace, le premier ministre, qui joue sa survie politique, est prêt à précipiter une dissolution de la Knesset si nécessaire.
Division de la droite
Lundi soir, il a pris la parole dans une salle du Parlement pour s’adresser au public israélien. Sa rencontre avec Avigdor Lieberman s’était achevée un peu plus tôt au bout d’une vingtaine de minutes seulement. « Je fais tous les efforts pour empêcher des élections inutiles et dispendieuses, qui coûteront des milliards de shekels [des centaines de millions d’euros], a dit le premier ministre. Il n’y a aucune raison de le faire et de paralyser le pays pour encore six mois. » Quelques heures plus tôt, les députés ont adopté en lecture préliminaire un texte demandant la dissolution de la nouvelle Knesset. Un avertissement théâtral sur la gravité de la crise. Il faudrait que le texte soit adopté en trois lectures pour que des élections soient fixées le 27 août.