« Je suis inquiet » : une vidéo témoigne de l’échange entre Macron et « MBS » en marge du G20

01 - Décembre - 2018

Emmanuel Macron s’est entretenu quelques minutes avec le prince saoudien Mohammed Ben Salman avant même l’ouverture du sommet du G20 à Buenos Aires en Argentine, vendredi 30 novembre, lorsqu’il l’a croisé dans l’espace réservé aux chefs d’Etat. Une rencontre informelle filmée alors que le président français semble partager ses inquiétudes à « MBS » concernant le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi par les autorités saoudiennes et la situation au Yémen.

Divers médias ont répercuté sur Twitter une vidéo de quelques minutes de cet aparté, dont la source originale restait pour l’heure indéterminée. Le directeur de cabinet de « MBS », Bader Al-Asaker, a republié la vidéo sur son compte suivi par 1,3 million de personnes.

Des bribes de cet échange, tenu en anglais et couvert par le bruit ambiant et des annonces au haut-parleur des organisateurs du sommet, peuvent être saisies. « Ne vous inquiétez pas », dit Mohammed Ben Salman, qui tente un moment de rassurer son interlocuteur. Ce à quoi le président français répond, le visage fermé : « Mais je m’inquiète. Je suis inquiet. Je vous l’ai dit ». « Vous ne m’écoutez jamais », continue M. Macron. « Non, bien sûr, je vous écoute », a alors répondu le prince saoudien, sans que le reste de la conversation ne soit connu. « Je suis un homme de parole », ajoute finalement Emmanuel Macron, avant que les deux hommes ne s’éloignent de la caméra.
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Affaire Khashoggi et guerre au Yémen

L’Elysée a confirmé que le chef de l’Etat avait discuté avec le prince Ben Salman pendant quelques minutes. « Il a souhaité aller au devant pour avoir une discussion très franche et ferme sur deux points », a expliqué un conseiller du président. Il s’agissait d’un « aparté très bref » et surtout pas d’une « rencontre bilatérale », a précisé ce dernier.

Sur l’affaire Khashoggi, M. Macron a exprimé la volonté des Européens d’associer des experts internationaux à l’enquête en cours. Puis il a évoqué la guerre au Yémen pour faire valoir la nécessité d’une solution politique. Deux messages sur lesquels les dirigeants de l’Union européenne présents à Buenos Aires s’étaient coordonnés au préalable, lors d’une réunion en format restreint, vendredi matin.
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Il s’agit du premier tête-à-tête entre Emmanuel Macron et son homologue saoudien depuis l’annonce de la disparition de Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien à Istanbul. Ce sommet est aussi la première grande sortie du prince héritier depuis l’assassinat de ce critique du régime, qu’il est soupçonné, voire accusé, d’avoir commandité.

Il y a un an, le président français s’était démené pour tirer « MBS » de l’impasse dans laquelle ce dernier s’était lui-même précipité. Le prince s’était en effet emparé du premier ministre du Liban, également de nationalité saoudienne, Saad Hariri, jugé trop complaisant avec l’Iran et son allié libanais, le Hezbollah, pour tenter en vain d’obtenir sa démission. M. Macron avait joué les médiateurs pour obtenir le retour du premier ministre dans son pays.

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