Jeff Sessions, ministre de la justice de Trump, sous pression

03 - Mars - 2017

Jeff Sessions, ministre de la justice de Trump, sous pression

Rouage central de l’administration Trump, ce conservateur influent est soupçonné d’avoir caché des contacts avec la Russie.

Pour mesurer l’influence de Jeff Sessions sur la nouvelle administration, il suffit de dresser la liste de ses anciens collaborateurs placés désormais à des postes stratégiques. Stephen Miller, son ancien directeur de la communication, est le conseiller politique du président Donald Trump et l’une de ses « plumes ». Rick Dearborn, qui était son directeur de cabinet, occupe un poste de directeur adjoint pour les affaires législatives à la présidence. D’autres proches de l’ancien sénateur de l’Alabama ont rejoint le département de la sécurité intérieure, la direction des douanes et celle de l’immigration.
Autant dire que la controverse dans laquelle est englué l’attorney general des Etats-Unis, accusé d’avoir caché des rencontres avec l’ambassadeur de Russie à Washington, touche un rouage central de l’administration Trump. La défense maladroite de M. Sessions surprend de la part d’un juriste.

Né à Selma en 1946, Jeff Sessions a été successivement procureur, puis attorney general de l’Alabama. En 1986, sa nomination en tant que juge de district par le président Ronald Reagan avait été bloquée par le Sénat à la suite de témoignages rapportant des propos racistes. Dix ans plus tard, il rejoignait la chambre haute du Congrès, siégeant aux côtés de certains qui avaient alors voté contre sa nomination.
Un conservateur peu porté sur les compromis
M. Sessions avait rencontré pour la première fois M. Trump en 2005, lorsque le sénateur avait invité le magnat de l’immobilier à témoigner au Sénat contre le coût jugé exorbitant de la rénovation du siège des Nations unies, à New York. Le dossier de l’immigration les a ensuite rapprochés. En 2013, Jeff Sessions a participé activement à la lutte contre un projet de réforme de l’immigration concocté par un groupe de sénateurs appartenant aux deux principaux partis américains et vite surnommé « le gang des huit ».
Classé parmi les plus conservateurs du Sénat, peu porté sur les compromis, M. Sessions s’est toujours vigoureusement opposé à toute forme de régularisation des sans-papiers présents sur le sol américain depuis parfois des décennies. Rompant avec les amnisties accordées par Ronald Reagan et George W. Bush par le passé, il a défendu le choix de l’intransigeance auprès de M. Trump, laissant entière la question du sort de ces onze millions de sans-papiers que le milliardaire a imaginé expulser en totalité pendant la campagne, avant de faire machine arrière

Autres actualités

02 - Février - 2018

Chypre : le président turc Erdogan complique la réunification

Ankara renforce son emprise nationaliste sur la partie nord de l’île divisée depuis 1974. Sener Levent est catégorique depuis son bureau enfumé, à...

02 - Février - 2018

Trump veut rendre public un rapport qui met en cause le travail du FBI sur l’enquête « russe »

Défendu par le camp républicain, ce rapport est dénoncé par les démocrates comme une opération visant à jeter le discrédit sur...

01 - Février - 2018

« Trump veut amener le Pakistan à cesser d’appuyer les talibans d’Afghanistan »

Le président américain a tweeté en janvier ce qu’aucun de ses prédécesseurs n’avait osé dire : la guerre d’Afghanistan ne prendra fin...

01 - Février - 2018

En Tunisie, Emmanuel Macron réitère « le soutien » de Paris à la démocratie

Lors de la première journée de sa visite d’Etat, le président français a réitéré « le soutien » de Paris au «...

31 - Janvier - 2018

« Un an après son entrée en fonctions, Trump reste obsédé par l’idée de se démarquer d’Obama »

Pour Marie-Cécile Naves, chercheuse associée à l’Institut de relations internationales et stratégiques, Trump reste un président qui entretient les...