Jeff Sessions, un guerrier conservateur pour la justice américaine

18 - Novembre - 2016

Jeff Sessions, un guerrier conservateur pour la justice américaine

Classé parmi les élus les plus conservateurs du Congrès, il s’est notamment toujours opposé à toute forme de régularisation des sans-papiers présents sur le sol américain.
La loyauté a payé. En février, Jeff Sessions avait été le premier sénateur républicain à soutenir Donald Trump. Il en avait fait l’annonce dans l’Alabama, à l’occasion d’un meeting du magnat de l’immobilier. Ce dernier avait été trop heureux alors de pouvoir bénéficier du crédit d’un élu apprécié par l’aile radicale du Tea Party, alors que ses adversaires dans la course à l’investiture républicaine contestaient ses convictions conservatrices. Dix mois plus tard, celui qui considérait son élection au Sénat, en 1996, comme le pic de sa carrière, va être propulsé à l’un des plus hauts postes de d’administration américaine, à la tête du ministère de la justice.

Né à Selma en 1946, Jeff Sessions a été successivement procureur puis attorney général de l’Alabama. En 1986, sa nomination en tant que juge de district par le président Ronald Reagan avait été bloquée par le Sénat à la suite de témoignages rapportant des propos racistes jetant, selon les sénateurs, des doutes sur l’impartialité qui était attendue de lui. Dix ans plus tard, il rejoignait la chambre haute du Congrès, siégeant aux côtés de certains qui avaient alors voté contre sa nomination.

Classé parmi les élus les plus conservateurs du Congrès, Jeff Sessions n’est pas réputé pour sa quête des compromis. En 2013, il a participé activement à la lutte contre un projet de réforme de l’immigration concocté par un groupe de sénateurs appartenant aux deux principaux partis américains et vite surnommé « le gang des huit ».
Hostile à l’avortement et au mariage homosexuel

M. Sessions s’est toujours vigoureusement opposé à toute forme de régularisation des sans-papiers présents sur le sol américain depuis parfois des décennies. Rompant avec les régularisations décidées par Ronald Reagan et George W. Bush, il a défendu le choix de l’intransigeance auprès de M. Trump, laissant entière la question du sort de ces onze millions de sans-papiers que le milliardaire avait imaginé initialement expulser en totalité avant de faire machine arrière.

Hostile à l’avortement et au mariage homosexuel, M. Sessions a voté contre les trois candidats à la Cour suprême validés par le Sénat pendant les deux mandats du président Obama. Il s’est également opposé en avril à une autre tentative de compromis visant à revenir sur l’incarcération de masse des délinquants, notamment ceux liés au trafic de drogue, en réduisant l’effet des peines plancher.

Le symbole est fort. Dans un pays miné par les violences policières, ce guerrier conservateur issu du vieux Sud et nommé par un candidat se décrivant comme celui « de la loi et de l’ordre » va donc remplacer la première juriste afro-américaine nommée au poste d’attorney general des Etats-Unis.

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