Jérusalem : « Les quatre erreurs de Nétanyahou »

27 - Juillet - 2017

Dans une tribune au « Monde », Samy Cohen, spécialiste des relations internationales, explique pourquoi le premier ministre israélien s’est fourvoyé dans la crise des portiques.

Benyamin Nétanyahou à Jerusalem, le 23 juillet 2017. POOL / REUTERS

TRIBUNE. Israël vient de frôler une crise majeure dans ses relations avec son voisinage arabe. Après l’attentat sur l’esplanade des Mosquées contre des policiers israéliens, causant la mort de deux d’entre eux, le gouvernement israélien avait opté pour l’installation de portiques de sécurité comme on en voit un peu partout où des risques d’attentats existent, suscitant une vague de colère parmi les Palestiniens, qui ont interprété cette décision comme une violation du statu quo qui régit les relations entre juifs et musulmans sur le lieu saint. Les Palestiniens préfèrent prier dans la rue plutôt que passer par ces portiques « sataniques ». Des attentats se succèdent, dont le plus grave est cette attaque contre une famille israélienne le soir du shabbat, faisant trois morts. Les Palestiniens, quant à eux, déplorent cinq victimes et des centaines de blessés parmi les manifestants. Ce bilan pourrait ne pas être définitif.
Plus grave encore est l’incident survenu en Jordanie, à Amman, menaçant les relations avec le royaume hachémite. L’attaque au tournevis, dans son appartement, d’un agent de la sécurité de l’ambassade d’Israël par un menuisier jordanien s’est soldée par la mort de deux Jordaniens, l’assaillant et le propriétaire du logement, au risque d’embraser également la rue jordanienne, qui ne porte pas Israël dans son cœur. Pour éviter d’avoir à ­remettre l’agent de sécurité aux mains des autorités jordaniennes qui voulaient l’appréhender, Israël s’est empressé de rassurer le roi Abdallah II. Le conseil des ministres décidait d’ôter les portiques pour éviter d’ajouter une crise politique avec la Jordanie au soulèvement palestinien.
Cristallisation des frustrations
Avec le recul, ce qui frappe, c’est l’accumulation de dysfonctionnements côté israélien. Benjamin Nétanyahou a commis au moins quatre erreurs :
Une sous-estimation manifeste de la sensibilité palestinienne à tout ce qui touche à l’esplanade des Mosquées.

Autres actualités

06 - Février - 2019

Allemagne : l’offensive de charme de la CDU et du SPD en direction de l’Est

C’est généralement une fois par an, à l’approche de l’anniversaire de la réunification du pays (le 3 octobre 1990), que la situation...

06 - Février - 2019

Les investisseurs se méfient des analystes dont le nom est à consonance étrangère

Selon une étude effectuée par l’école de commerce londonienne Cass Business School, (City University of London) et rendue publique mercredi 6 février, les...

05 - Février - 2019

Trump aborde son discours sur l’état de l’Union dans un climat délétère

Donald Trump devait une nouvelle fois mettre en avant l’excellente santé de l’économie des Etats-Unis, mardi soir 5 février, au Congrès, à...

05 - Février - 2019

Le Burkina Faso, hôte et sujet d’inquiétude du sommet du G5 Sahel

Depuis quelques jours, les couloirs de la salle des conférences du quartier huppé de Ouaga 2000 voient défiler un bataillon d’experts de haut rang et de diplomates...

04 - Février - 2019

Au Venezuela, les quartiers pauvres se détournent de Maduro

La plupart du temps, il s’en sort grâce à l’argent envoyé par son frère installé au Pérou. Trente-cinq ans, coupe impeccable, la parole douce...