L’adieu aux Nations unies de Barack Obama

21 - Septembre - 2016

L’adieu aux Nations unies de Barack Obama

Le président Barack Obama a prononcé son huitième et dernier discours à l’Assemblée générale des Nations unies, mardi 20 septembre. L’occasion pour lui d’un bilan de ses deux mandats. Il s’est donc efforcé de mettre en exergue ce que l’Histoire pourrait lui accorder comme autant de succès, qu’il s’agisse de l’accord avec l’Iran, de la reprise des relations diplomatiques avec Cuba ou encore de l’émergence encore fragile d’une nouvelle démocratie en Asie, en Birmanie. Le président des États-Unis a également plaidé pour la générosité envers les réfugiés et pour la responsabilité face aux changements climatiques.

Le président américain a évoqué plus que brièvement ses échecs, principalement au Proche-Orient, qu’il s’agisse du dossier israélo-palestinien ou de la guerre civile syrienne. Il ne s’est pas contenté, cependant, d’égrener des dossiers. Inlassablement, il a défendu une vision ouverte et sereine du monde, tâchant de désarmer les thèses qui alimentent les tensions nationalistes, les enfermements tribaux et claniques et les crispations identitaires.
Un monde obscurci par « l’incertitude et les affrontements »

M. Obama a répété ce que les désordres créés par la mondialisation ont fait oublier, principalement dans les opinions publiques des pays du « Nord » : cette mondialisation a permis de réduire drastiquement « le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté ». Il a rappelé ce que les violences au Moyen-Orient et dans certaines parties de l’Afrique occultent : « Un quart de siècle après la fin de la guerre froide, le monde est, à de nombreux égards, moins violent et plus prospère que jamais. » Il a enfin souligné que le nombre de régimes démocratiques avait doublé au cours des vingt-cinq dernières années.

Lucide, le président des États-Unis a souligné « le paradoxe » de ce bilan plus que positif pour l’humanité, qui est aujourd’hui obscurci par « l’incertitude, le malaise et les affrontements ». Convaincu cependant de la justesse de cette voie, M. Obama a donc mené la charge contre ceux qui veulent voir l’avenir avec les yeux du passé.

Il s’est attaqué « aux politiques tribales, ethniques, sectaires, au populisme grossier venu parfois de l’extrême gauche mais le plus souvent de l’extrême droite qui cherche à revenir à un temps jugé meilleur et plus simple », dans une allusion évidente à la campagne présidentielle en cours aux États-Unis et au thème de l’« America First » défendu par le candidat républicain Donald Trump.
Charge contre Donald Trump

« Compte tenu de la difficulté qu’il y a à forger une véritable démocratie (…), il n’est pas surprenant que certains soutiennent que l’avenir appartient aux hommes forts, aux verticales du pouvoir plutôt qu’aux institutions fortes et démocratiques », a ajouté M. Obama. Ce mélange entre le populisme et l’autoritarisme est pour lui le plus grand péril. « Nous voyons la Russie tenter de récupérer la gloire perdue par la force ; des puissances asiatiques [la Chine] vouloir revenir sur des revendications soldées par l’Histoire ; et en Europe et aux États-Unis, des gens s’inquiéter de l’immigration et de l’évolution démographique en laissant entendre que d’une certaine manière les gens qui apparaissent comme différents corrompent le caractère de nos pays », pointant une nouvelle fois du doigt M. Trump.

M. Obama en a pris le pari pour la Russie. « Interférer dans les affaires des pays voisins, cela peut rendre populaire chez soi, alimenter une fièvre nationaliste pendant un temps, mais sur la durée, cela diminuera [le] rang [de la Russie] dans le monde », a-t-il prédit. L’attaque portée contre le régime de Vladimir Poutine s’est accompagnée d’une critique incisive visant celui qui en est le meilleur thuriféraire aux États-Unis, le candidat républicain. « Aujourd’hui, un pays qui serait entouré de murs ne ferait que s’emprisonner lui-même », a-t-il dit dans une allusion à celui que le magnat de l’immobilier veut ériger sur la frontière avec le Mexique. « Le monde est trop petit, nous sommes trop mêlés les uns contre les autres », a assuré M. Obama, « pour se replier sur les idées du passé ».

Autres actualités

17 - Avril - 2019

Crise libyenne : Rome craint une perte d’influence à Tripoli et de nouveaux départs de migrants

Au moins l’avertissement est clair. Interrogé par le quotidien italien La Repubblica, le chef du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale, Faïez...

17 - Avril - 2019

Au Liberia, vague de licenciements dans les plantations géantes de Firestone

Le plus gros employeur privé au Liberia, la compagnie de pneumatiques Firestone, a annoncé mardi 16 avril le licenciement de 200 de ses 6 200 employés, qui devrait être...

16 - Avril - 2019

Incendie de Notre-Dame : « tristesse » et « solidarité » au sein de la communauté internationale

Espagne, Etats-Unis, Allemagne, Liban… Alors qu’un violent incendie était toujours en cours dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, lundi 15 avril, des chefs...

16 - Avril - 2019

Au Brésil, une bavure policière met en lumière le racisme des forces de l’ordre

Evaldo Rosa dos Santos, 51 ans, était un père de famille sans histoire. Un « citoyen de bien », selon le vocable prisé par le président brésilien...

15 - Avril - 2019

Après la chute d’Omar Al-Bachir, la confusion règne au Soudan

A bien regarder le profil des généraux qui, au sein du Conseil militaire de transition (TMC), doivent influer sur la manière dont va être géré le Soudan...