L’Argentine cherche à juguler une inflation galopante

20 - Avril - 2019

Décidé à remettre l’économie argentine sur de bons rails, le président Mauricio Macri avait promis de rompre à jamais avec les méthodes jugées « populistes » de sa prédécesseure, la péroniste Cristina Fernandez de Kirchner (2007-2015). Ce libéral de centre droit vient pourtant de lui emprunter l’une de ses recettes favorites pour tenter de juguler une inflation stratosphérique : le gel des prix.

De la confiture aux briques de lait, le dispositif doit s’appliquer à une soixantaine de produits de consommation courante, pendant six mois, à compter de lundi 22 avril. Le principe avait été dévoilé quelques jours plus tôt à l’issue d’une curieuse mise en scène télévisée, montrant le président argentin en train de s’inviter chez une famille de la petite classe moyenne.

« Je suis allé chez Adriana et Alejandro pour leur parler des mesures de secours que nous allons mettre en œuvre afin de prendre soin des Argentins », a expliqué M. Macri. La population est mise à rude épreuve dans un pays rongé par la flambée des prix. Ceux-ci ont encore augmenté de 4,7 % rien qu’au mois de mars, soit une inflation annuelle de presque 55 %. Sur douze mois, les tarifs des produits alimentaires et de la boisson ont même bondi de 64 % !
Conséquence d’une crise monétaire

Cette folle valse des étiquettes est la conséquence d’une crise monétaire qui a vu le peso argentin perdre la moitié de sa valeur face au dollar en 2018. Cette dégringolade a plongé l’économie dans la récession et forcé le gouvernement à quémander l’aide du Fonds monétaire international (FMI). L’institution lui a accordé un prêt de 56 milliards de dollars (48 milliards d’euros) en échange d’un plan d’ajustement.

Las ! Si les turbulences financières se sont apaisées, la situation économique ne s’est guère améliorée. De nouvelles élections ont lieu en octobre et tandis que la cote de popularité de M. Macri s’effrite chaque jour un peu plus, Mme Kirchner remonte franchement dans les sondages. « L’annonce de contrôles de prix ajoute à l’impression que le gouvernement commence à paniquer à l’approche du scrutin », commente Edward Glossop, du cabinet d’analyse Capital Economics.

M. Macri et ses ministres ont assuré que la mesure diffère tout à fait des expériences passées. D’abord parce qu’elle n’est pas imposée mais négociée avec les entreprises concernées, ensuite car ce gel est prévu pour un temps limité. In fine, ce mécanisme peut-il avoir l’effet escompté ? « En général, les contrôles des prix se terminent mal, en créant des distorsions entre l’offre et la demande, voire en générant des pénuries de certains produits. Mais à très court terme, cela peut marcher », estime Monica de Bolle, économiste au Peterson Institute, un cercle de réflexion de Washington.

Autres actualités

16 - Novembre - 2019

Venise connaît un nouveau pic de marée haute

Venise a connu un nouveau pic de marée haute vendredi 15 novembre, trois jours après avoir été dévastée par des inondations record qui ont conduit le...

15 - Novembre - 2019

En Irak, la colère des jeunes chiites contre Téhéran

Sur l’affiche mortuaire qui le présente en « martyr de la révolution » et en « serviteur de l’imam Hussein », Al-Radoud Ali Wissam a le visage...

15 - Novembre - 2019

La Turquie annonce ne pas renoncer au déploiement des antimissiles russes S-400

La Turquie n’entend pas renoncer à déployer les systèmes de défense antimissiles russes S-400 achetés à la Russie, a déclaré le...

14 - Novembre - 2019

Bolivie : les erreurs d’Evo Morales

L’élection d’Evo Morales à la tête de la Bolivie fut, en 2006, un événement historique sans précédent. Pour la première fois, un...

14 - Novembre - 2019

En RDC, un deuxième vaccin contre la propagation du virus Ebola

Alors que l’épidémie de maladie à virus Ebola qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) a tué près de 2 200 personnes, les...