L’échec électoral de Theresa May redonne espoir aux partisans d’un « soft Brexit »
L’échec électoral de Theresa May redonne espoir aux partisans d’un « soft Brexit »
Affaiblie, la première ministre est confrontée à ceux qui entendent défendre l’emploi et la croissance économique en privilégiant l’accès maximum au marché unique européen.
Traditionnellement, Elizabeth II revêt une robe blanche à traîne et coiffe son étincelante couronne pour prononcer le discours de la reine (« Queen’s Speech ») qui énumère les projets législatifs et ouvre la session du Parlement. La robe bleue et le chapeau constellé de fleurs au pistil jaune qu’elle portait, mercredi 21 juin à Westminster pour cette occasion, évoquait immanquablement le drapeau européen.
Message subliminal ? Probablement. Symbole d’un « Queen’s Speech diminué pour un pays diminué » comme l’écrit le Financial Times ? Assurément, alors que le Royaume-Uni, dépourvu d’un gouvernement stable, aborde en position de faiblesse la phase cruciale d’un processus hautement incertain, le Brexit.
Crise politique oblige, le discours de la reine avait été reporté de deux jours et le protocole avait dû être allégé. Une voiture au lieu du carrosse, un chapeau au lieu de la couronne. Mais le décorum inhabituel ne masquait pas l’essentiel : deux semaines après des élections perdues, Theresa May n’a toujours pas de majorité parlementaire claire pour gouverner, au moment où elle rencontre ses homologues à Bruxelles, jeudi, trois jours après l’ouverture des négociations sur le Brexit. Alors que Westminster écoutait la reine, 500 personnes, dont des rescapés de l’incendie de la tour Grenfell (au moins 79 morts), participaient à une « marche de la colère » dans les rues de Londres pour réclamer la démission de la première ministre.
Retrait des promesses controversées
Paralysée, Theresa May a besoin des dix députés du Parti unioniste démocrate (DUP) nord-irlandais. Mais l’extravagance des exigences financières de ce dernier pour l’Irlande du Nord risque d’empêcher la conclusion d’un accord formel. Arlene Foster, leader du DUP, a promis qu’elle soutiendrait Mme May lors de la prochaine échéance vitale pour son gouvernement : le vote, prévu les 28 et 29 juin, sur le programme gouvernemental.