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L’émir du Qatar inflexible dans la crise avec ses voisins du Golfe

16 - Juin - 2017

L’émir du Qatar inflexible dans la crise avec ses voisins du Golfe

Le jeune souverain, muet depuis le début de la crise avec l’Arabie saoudite et les Emirats, est soutenu par sa population.

Il n’a pas pris la parole depuis le début de la crise, le 5 juin. Ni communiqué, ni déclaration publique, ni interview, alors que son pays est dans l’œil du cyclone. Mis au ban du golfe Arabo-Persique par ses voisins saoudiens et émiriens, qui l’accusent de complaisance à l’égard de l’Iran et des mouvements islamistes « terroristes », l’émir du Qatar, le cheikh Tamim Ben Hamad Al-Thani, fait profil bas. Il laisse parler pour lui les Qataris, qui, par milliers, ont collé sur la vitre arrière de leur voiture une affichette à son effigie portant l’inscription « Tamim, la gloire ».
Cette tactique d’évitement vise à faciliter la mission de médiation de l’émir du Koweït, le cheikh Sabah Al-Ahmed Al-Sabah. Celui-ci aurait dissuadé le jeune souverain, âgé de 37 ans, de prononcer un discours, en réponse à la décision de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis de rompre leurs relations avec le Qatar et de fermer l’ensemble des frontières qu’ils partagent avec lui.
Mais l’effacement de Tamim, arrivé au pouvoir après l’abdication de son père, en 2013, répond aussi à des considérations tactiques : ne phas donner de prise à ses adversaires, les enfermer dans le rôle de l’agresseur et gagner du temps, dans l’espoir de rassembler suffisamment de soutien international pour sortir de la crise par le haut. « Les Qataris sont persuadés que toute cette affaire a été planifiée de longue date dans le but de les mettre à genoux, de transformer leur émirat en un Etat-croupion, explique un familier du diwan, la cour de l’émir. Tamim est prêt au dialogue, mais pas sous la pression. »
Sidération et panique
Le traumatisme du 5 juin restera longtemps gravé dans la mémoire de Doha. En l’espace de quelques minutes, la micro-monarchie gazière s’est retrouvée placée sous un quasi-embargo. Plus moyen de faire rentrer le moindre camion de marchandises dans l’émirat, sa seule frontière terrestre ayant été verrouillée par l’Arabie saoudite.

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