L’escalade se poursuit entre la France et la Turquie

01 - Juillet - 2020

La France a annoncé mercredi 1er juillet son retrait temporaire de l’opération de surveillance de l’OTAN en Méditerranée « Sea Guardian », qu’elle appuyait avec un avion de patrouille maritime et une frégate. Avec cette décision transmise mardi 30 juin par l’ambassadrice française au secrétaire général de l’Alliance à Bruxelles, Paris entend « mettre un coup de projecteur sur l’ambiguïté fondamentale d’une opération antitrafics dans laquelle il y a des trafiquants », en l’occurrence les Turcs, a précisé le ministère des armées.

L’escalade entre les deux alliés se poursuit, après les déclarations lundi du président français, Emmanuel Macron, évoquant la « responsabilité historique et criminelle » de la Turquie en Libye. En violation de l’embargo sur les armes, Ankara y livre des équipements au gouvernement d’accord national de Faïez Sarraj et achemine des milliers de mercenaires syriens. Face aux critiques, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, défend son « soutien à un gouvernement légitime reconnu par la communauté internationale » et reproche à Paris son appui au camp opposé de Khalifa Haftar, approvisionné lui aussi illégalement en armes par la Russie, les Emirats arabes unis et l’Egypte.
Article réservé à nos abonnés Lire aussi L’activisme militaire de la Turquie empoisonne l’OTAN

Le 10 juin, devant la Libye, la frégate française Courbet, alors placée sous commandement de l’OTAN, avait été visée par les radars de tir d’une frégate turque, l’Orucreis, qui escortait un cargo soupçonné de transporter des armes vers Tripoli. Le 17 juin, la ministre Florence Parly a porté l’incident sur la table de l’OTAN, recevant le soutien public de huit alliés européens. Le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a accepté une « enquête » sur ce que Paris dénonce comme un acte « extrêmement agressif ».

Mais son rapport, classifié, a évité de pointer une faute turque en dépit des éléments de preuve que Paris affirme avoir fournis, notamment des interceptions de guerre électronique. « Il y a eu une hésitation, regrette le ministère français, qui s’explique par une habitude de nonchalance face aux écarts de conduite de la Turquie, dans une structure peu enthousiaste à l’idée de se confronter au problème. »
« Violations répétées de l’embargo »

Cette investigation « non concluante » a réjoui l’ambassadeur de Turquie à Paris, Ismail Hakki Musa, auditionné par la commission des affaires étrangères et des forces armées du Sénat mercredi matin. Le diplomate a nié l’intégralité des faits – « Tout cela n’existe pas » – et produit des documents qui ont laissé les spécialistes plus que sceptiques. « Ses photographies ? C’est comme si nous vous montrions les phares de la voiture pour prouver que nous n’avons pas klaxonné », a-t-on ironisé au ministère.

Autres actualités

16 - Novembre - 2019

Venise connaît un nouveau pic de marée haute

Venise a connu un nouveau pic de marée haute vendredi 15 novembre, trois jours après avoir été dévastée par des inondations record qui ont conduit le...

15 - Novembre - 2019

En Irak, la colère des jeunes chiites contre Téhéran

Sur l’affiche mortuaire qui le présente en « martyr de la révolution » et en « serviteur de l’imam Hussein », Al-Radoud Ali Wissam a le visage...

15 - Novembre - 2019

La Turquie annonce ne pas renoncer au déploiement des antimissiles russes S-400

La Turquie n’entend pas renoncer à déployer les systèmes de défense antimissiles russes S-400 achetés à la Russie, a déclaré le...

14 - Novembre - 2019

Bolivie : les erreurs d’Evo Morales

L’élection d’Evo Morales à la tête de la Bolivie fut, en 2006, un événement historique sans précédent. Pour la première fois, un...

14 - Novembre - 2019

En RDC, un deuxième vaccin contre la propagation du virus Ebola

Alors que l’épidémie de maladie à virus Ebola qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) a tué près de 2 200 personnes, les...