L’Europe désarçonnée par Donald Trump
L’Europe désarçonnée par Donald Trump
L’Union européenne (UE) ne semble pas prête pour la diplomatie du Tweet ou du coup de menton, ni pour un virage à 180 degrés, afin de s’adapter au grand chambardement géopolitique et commercial que dit vouloir opérer la présidence Trump. A l’avant-veille d’un sommet à La Valette, la capitale maltaise, vendredi 3 février, les dirigeants de l’Union hésitaient encore à profiter de ce premier rendez-vous européen depuis l’intronisation du 45e président américain pour condamner sans ambiguïté ses dernières décisions ou ses prises de position hostiles. L’Europe risque pourtant d’être fragilisée et isolée comme jamais par le revirement des politiques américaines après le départ de Barack Obama.
A Bruxelles, le président du Conseil européen Donald Tusk n’a pas hésité, dans une lettre aux dirigeants de l’Union mardi 31 janvier, intitulée « Unis nous resterons debout, divisés nous nous effondrerons », à qualifier les déclarations de la nouvelle administration américaine de « menace » pour l’Union, au même titre que la Russie ou l’Etat islamique : « Le changement à Washington place l’UE dans une position difficile, avec une nouvelle administration qui semble remettre en cause soixante-dix ans de politique étrangère américaine. » Trump juge l’OTAN « obsolète » et annonce le démantèlement de l’UE. François Hollande à Lisbonne, samedi 28 janvier, avait appelé à « répondre avec fermeté » à M. Trump.
M. Tusk, ex-premier ministre polonais, est très sensible à la menace russe et rentre d’une tournée dans les pays...