L’introuvable mécanisme de sécurité régionale en Asie

29 - Septembre - 2017

Analyse. Pour le journaliste du « Monde » Gaïdz Minassian, l’affaire nord-coréenne démontre que ce continent est entré dans un jeu d’ombres diplomatiques ou l’équilibre est assuré par un bricolage diplomatique sur fond d’instabilité au long cours.
Alors que la crise nord-coréenne s’exacerbe dans une spirale provocations-sanctions, le débat sur la sécurité régionale refait surface en Asie. Mais ce regain d’intérêt ne changera rien aux rapports de force entre les puissances dans la mesure où le poids contradictoire des mémoires nationales, les représentations anti­nomiques de la sécurité et l’absence de mesures de confiance entre les acteurs empêchent toute construction d’une architecture pan­régionale de la sécurité dans le Pacifique.
La sécurité régionale en Asie est non seulement « une vieille idée qui n’a jamais progressé depuis quinze ans », rappelle François Godement, chercheur au think tank European Council of Foreign Relations. Mais « deux approches opposées de la sécurité coexistent » ajoute Valérie Niquet, maître de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Il existe une approche américaine, fondée sur un système d’alliances hérité de la guerre froide mais dénoncé par la Chine, et une approche chinoise, fondée sur la sécurité régionale sans les acteurs étrangers au nom du slogan « l’Asie aux Asiatiques ».

Tout consensus entre un système maritime et un système continental est à bannir. Les Etats-Unis craignent depuis le XXe siècle d’être écartés d’Asie ; et, quand bien même ils le seraient, leurs alliés verraient d’un mauvais œil ce retrait américain, car ils ne veulent pas se retrouver seuls face à Pékin. Quant à la Chine, qui par la force des choses a accepté depuis 1945 la présence américaine en Asie, la donne a changé depuis sa montée en puissance sur la scène mondiale. Les Chinois sont persuadés, analyse l’historien Pierre Grosser, auteur de L’histoire du monde se fait en Asie (Odile Jacob, 656 p., 39 euros), que leur modèle est « bon pour la paix, la prospérité et n’est pas intrusif, contrairement au modèle américain ».
« La confiance n’existe pas »

Autres actualités

15 - Octobre - 2018

La coalition de Merkel meurtrie après l’échec électoral bavarois

La CSU a essuyé hier un camouflet historique, cédant sa majorité absolue au parlement régional. Le SPD a, lui, perdu près de la moitié de ses...

15 - Octobre - 2018

En Gambie, lancement de la commission sur les crimes du régime Jammeh

Les onze membres de la Commission Vérité, réconciliation et réparations prêtent serment ce lundi. Les auditions devraient commencer rapidement. Plus de...

13 - Octobre - 2018

La justice turque libère le pasteur américain Brunson, au cœur d’une crise diplomatique entre la Turquie et les Etats-Unis

La crise diplomatique grave entre les Etats-Unis et la Turquie cristallisée autour de la situation du pasteur américain Andrew Brunson, pourrait avoir trouvé une porte de...

13 - Octobre - 2018

Indonésie : une vingtaine de morts et de nombreux disparus après des pluies torrentielles

Des inondations et des glissements de terrain provoqués par des pluies torrentielles depuis mercredi 10 octobre sur l’île de Sumatra, dans l’ouest de...

12 - Octobre - 2018

« Taylor Swift s’est lancée dans un combat anti-Trump avec une stratégie digne de Machiavel »

L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016 l’a montré, la voix politique des artistes porte peu. Elle est même...