L’Iran pousse son avantage dans l’économie syrienne

29 - Mars - 2017

L’Iran pousse son avantage dans l’économie syrienne

Téhéran profite massivement du lâchage du régime Assad par ses partenaires traditionnels, la Turquie et les pays du Golfe.

En 2010, la compagnie iranienne Toseye Eatemad Mobin s’était portée candidate à l’obtention de la troisième licence de téléphonie mobile syrienne. N’étant pas de taille à rivaliser avec les géants du secteur en lice, comme le français Orange ou l’émirati Etisalat, la société détenue par les gardiens de la révolution – l’unité d’élite de la République islamique – avait vite été éliminée. Puis le soulèvement anti-Assad avait commencé, et l’appel d’offres avait été rangé dans un tiroir.
Six ans plus tard, coup de théâtre : en visite officielle à Téhéran, début 2016, le premier ministre syrien, Imad Khamis, annonce l’attribution du marché tant convoité à un consortium iranien dont Toseye Eatemad Mobin fait partie. Ce retournement de situation est emblématique de la place que l’Iran a acquise dans l’économie syrienne à la faveur de la guerre civile.
Gestion d’un port
Le fidèle protecteur du régime Assad est passé du rang, avant 2011, de partenaire commercial subalterne à celui d’associé obligé, voire encombrant. En janvier, la République islamique a ainsi mis la main sur les mines de Sharkiyeh, le principal gisement de phosphate de Syrie, sur 6 000 hectares de terre agricoles et 5 000 hectares d’aire d’entrepôt de produits pétroliers.
Les accords signés par M. Khamis prévoient même que la gestion d’un des trois ports du pays soit confiée à Téhéran. « L’Iran traite de plus en plus la Syrie comme l’une de ses provinces, estime Karim Sadjadpour, analyste au Centre Carnegie à Washington. Ils ont sauvé Assad et maintenant, ils se croient autorisés à piocher dans l’économie syrienne. »
Depuis 2013, la banque centrale iranienne a octroyé plusieurs lignes de crédit à son homologue syrienne, d’une valeur totale de 5,6 milliards de dollars (5,2 milliards d’euros), consacrés principalement à l’importation d’or noir. Cette manne a permis de compenser la chute des ressources en devises, consécutive à l’embargo sur les exportations.

Autres actualités

11 - Juillet - 2018

Thaïlande : opération de sauvetage réussie dans la grotte de Tham Luang

Les douze jeunes footballeurs et leur entraîneur, coincés depuis dix-sept jours, ont été libérés à l’issue d’une intervention...

11 - Juillet - 2018

En Côte d’Ivoire, un nouveau gouvernement resserré autour des tenants du parti unifié

Alors que la présidentielle de 2020 occupe déjà les esprits et que les tensions politiques s’exacerbent, le président Ouattara a nommé un gouvernement...

10 - Juillet - 2018

Afghanistan : attentat-suicide meurtrier à Jalalabad

Au moins dix personnes sont mortes dans l’explosion d’une station-service. Un attentat-suicide visant un véhicule des forces de sécurité afghanes dans les...

10 - Juillet - 2018

Au Royaume-Uni, Dominic Raab devient le nouveau ministre du Brexit

Ce « hard brexiter » devra faire le lien entre Theresa May et les europhobes de son parti. Alors que Theresa May amorce un net virage vers un Brexit modéré et des...

09 - Juillet - 2018

Royaume-Uni : le ministre du Brexit, David Davis, a démissionné

Il a justifié sa décision dans un courrier adressé à Theresa May : « L’intérêt national exige un ministre du Brexit qui croie fermement en...