L’Italie menace de fermer ses ports aux migrants

01 - Juillet - 2017

Depuis la défaite électorale de plusieurs maires pro-migrants, dont celle de Lampedusa en Sicile, le gouvernement durcit le ton à l’égard de ses voisins européens.

La mer était anormalement calme, ces derniers jours, dans le canal de Sicile. Pas un souffle de vent, à peine un peu de houle, les conditions étaient idéales pour partir des côtes libyennes en direction de l’Europe. Les trafiquants d’êtres humains n’ont pas manqué de profiter de l’occasion : mardi et mercredi, 12 000 personnes ont été recueillies dans les eaux internationales, la plupart du temps par les navires des différentes ONG croisant dans la zone.
Toutefois, ces chiffres ne doivent pas être extrapolés. Les semaines précédentes, où la mer était plus agitée, les départs ont été nettement plus rares. Ils traduisent surtout l’accentuation d’un phénomène déjà observé depuis plusieurs mois, la concentration des départs en « vagues » de plus en plus importantes, qui complique encore les opérations de secours. Ces dernières heures, l’Aquarius, affrété par l’ONG SOS Méditerranée, a ainsi débarqué en Calabre 1 033 réfugiés, dont 205 mineurs, le double de la capacité théorique du bateau. Samedi 24 juin, trois vedettes ont même été dépêchées en urgence depuis l’île de Lampedusa vers la zone de recherche, les navires humanitaires n’étant pas en mesure d’accueillir tout le monde. Elles ont dû prendre à leur bord près de 250 réfugiés.
Les divers acteurs des opérations en cours sont également intrigués par la soudaine disparition des eaux internationales des gardes-côtes libyens. Ces dernières semaines, ces unités, financées par des aides européennes et équipées de dix navires ultramodernes fournis par l’Italie, avaient multiplié les actions d’intimidation contre les ONG, allant jusqu’à ouvrir le feu en direction de leurs navires, et reconduisant de force les migrants vers les côtes africaines, au mépris du droit de la mer.
Reste qu’une tendance assez nette se dégage : avec 75 000 personnes sauvées depuis le début de l’année, soit 15 % de plus que l’an passé à la même période, l’Italie risque, en 2017, de voir arriver plus de 200 000 migrants.

Autres actualités

06 - Avril - 2019

En Algérie, sans Bouteflika, les manifestants réclament le départ de ceux « qui ont mangé le pays »

« Le pays, c’est le nôtre, on fait ce qu’on veut. » Sur la place Maurice-Audin engorgée, la foule est bloquée. Une femme soulève son enfant de...

05 - Avril - 2019

Rwanda : la bataille des archives entre historiens et militaires français

C’est l’histoire d’une double trahison et, peut-être, d’un rendez-vous manqué avec l’histoire. Tout commence il y a un an, lorsque, après la...

05 - Avril - 2019

Afrique du Sud : 50 ans après, des pendus de l’apartheid reposent enfin en paix

Pulane Koboekae, 66 ans, regarde fixement les sept cordes de pendus placées au-dessus de la trappe de la prison centrale de Pretoria : son frère Richard Motsoahae, 23 ans, a...

04 - Avril - 2019

Le patron de l’ONU en Libye pour « soutenir le processus politique »

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu mercredi 3 avril dans la capitale libyenne pour sa première visite dans ce pays depuis sa...

04 - Avril - 2019

Abdelaziz Bouteflika : des amis, une fratrie et des relents de corruption

A son arrivée à la tête de l’Etat, en 1999, Abdelaziz Bouteflika a une connaissance très limitée du personnel du système algérien, dont il a...