La Chine ferme ses frontières aux étrangers

27 - Mars - 2020

La Chine a annoncé coup sur coup, jeudi 26 mars, deux mesures spectaculaires pour bloquer le nombre de cas importés : la forte réduction des vols internationaux dès le 29 mars, et la fermeture « provisoire » de ses frontières aux ressortissants étrangers le 28 mars à minuit.

Depuis le 19 mars, la Chine affirme n’avoir quasiment plus de nouveaux cas d’origine locale, mais annonce chaque jour quelques dizaines de nouveaux cas importés. Vendredi 27 mars, la Chine a ainsi fait état de 55 nouveaux cas dont 54 importés. Selon la télévision d’État, 90 % des voyageurs infectés entrant en Chine sont des Chinois dont, très souvent, des étudiants qui reviennent en raison de la fermeture de leur université à l’étranger.

C’est sans doute pour réduire ces arrivées sans interdire formellement à ses nationaux de rentrer que Pékin a décidé de restreindre ses vols internationaux. Chaque compagnie aérienne n’est plus autorisée qu’à effectuer un vol par semaine à destination d’un pays étranger. Qui plus est, pas plus de 75 % des sièges ne pourront être occupés. Alors que le nombre de vols hebdomadaires entre la Chine et la France était déjà réduit à 15, contre 86 auparavant, il devrait l’être à trois dès la semaine prochaine.
Visas suspendus

Une seconde mesure touche, elle, exclusivement les étrangers. Dès le 28 mars, ceux-ci, qu’ils possèdent un visa de tourisme ou un permis de résident, ne peuvent plus entrer en Chine, à l’exception essentiellement des diplomates. Du jamais-vu depuis la fin de la Révolution culturelle. Dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères explique que « la Chine est contrainte [de suspendre les visas], à la lumière de l’épidémie et des pratiques d’autres pays ».

Pékin avait pourtant condamné la décision prise par les Etats-Unis fin janvier d’interdire l’entrée du territoire américain à tout étranger venant de Chine. « Il n’est pas nécessaire de paniquer inutilement, ni de prendre des mesures excessives », avait déclaré l’ambassadeur chinois à l’ONU à Genève, Xu Chen. L’ambassadeur de Chine en Israël, Dai Yuming, avait même commenté début février que « les erreurs visant à limiter ou même interdire l’entrée aux citoyens chinois » lui rappelaient « les vieilles histoires qui se sont produites pendant la seconde guerre mondiale, l’Holocauste, les jours les plus sombres de l’histoire de l’humanité ». Il avait par la suite présenté ses excuses. Il est vrai qu’entre-temps, nombre de pays, notamment ceux de l’Union européenne, ont fermé leurs frontières aux étrangers.

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