La chute de Serge Sarkissian, en Arménie, est un mauvais signal pour Vladimir Poutine

24 - Avril - 2018

Le dirigeant arménien a souvent été accusé de plagier le Kremlin, en transférant les pouvoirs de la présidence au poste de premier ministre.

Ce n’est pas une révolution de couleur, mais plutôt « de velours ». Ce message de l’opposant Nikol Pachinian, beaucoup d’Arméniens, qui réclamaient dans la rue le départ du premier ministre Serge Sarkissian, n’ont cessé de le répéter. La contestation n’est guidée « ni par les intérêts des Etats-Unis, ni par ceux de l’Union européenne, ni par ceux de la Russie », a soutenu le député, reprenant une rhétorique, souvent employée à Moscou, d’une implication occidentale dans les soulèvements dans l’espace post-soviétique. Aucun débat n’a divisé les Arméniens entre pro-occidentaux ou prorusses, comme en Ukraine en 2014. Mais la démission de M. Sarkissian, après seulement onze jours de manifestations dans ce petit pays du Caucase, allié de la Russie, a tout d’une mauvaise nouvelle pour Vladimir Poutine.
Les événements en Arménie ne pouvaient pas tomber plus mal, à quelques jours à peine de l’investiture officielle, le 7 mai, pour un nouveau mandat de six ans, du chef de l’Etat russe. Président pendant dix ans, de 2008 à 2018, M. Sarkissian a souvent été accusé de plagier le Kremlin, en transférant les pouvoirs de la présidence au poste de premier ministre, contournant ainsi la limite de deux mandats présidentiels fixée par la Constitution arménienne – un peu comme en Russie, lorsque M. Poutine avait échangé les rôles avec son premier ministre Dmitri Medvedev.
« Je me suis trompé »
Ce modèle s’est effondré. Et dans quels termes ! « Nikol Pachinian avait raison, et moi je me suis trompé », a déclaré le dirigeant arménien en annonçant lundi sa démission. « Cela n’affectera en aucune façon le pouvoir russe, Sarkissian sera perçu comme un homme politique faible qui s’est rendu », relativise Andreï Kolesnikov, politologue du centre de réflexion Carnegie Russie. « Mais cette fois, ajoute-t-il, le Kremlin aura du mal à incriminer le département d’Etat américain. »

Autres actualités

08 - Janvier - 2019

Au Gabon, interrogations et rumeurs en l’absence du président Ali Bongo

« Il fallait s’y attendre. » Gaston a l’air sûr de lui, lundi 7 janvier à midi, quelques heures après une tentative de coup d’Etat à...

08 - Janvier - 2019

L’intervention turque en Syrie semble compromise

Une délégation américaine emmenée par John Bolton, le conseiller pour la sécurité nationale de la Maison Blanche, devait être reçue, mardi 8...

07 - Janvier - 2019

Tentative de coup d’Etat militaire au Gabon

Certains mots, lorsqu’ils sont prononcés par des militaires hâtivement installés derrière un micro, ne peuvent longtemps dissimuler les intentions de leurs...

07 - Janvier - 2019

Le Caire embarrassé après l’aveu de sa coopération militaire avec Israël

L’effet d’annonce était garanti. Dans une interview accordée à la télévision américaine, le président égyptien, Abdel Fattah...

05 - Janvier - 2019

Tempête en Thaïlande : plusieurs morts, des inondations et des coupures de courant

Première tempête tropicale à frapper le royaume depuis trente ans, Pabuk a entraîné des vents violents soufflant jusqu’à 75 km/h, des vagues de trois...