La chute des rebelles à Alep : « Guerre et diplomatie entrent dans une nouvelle phase »

13 - Décembre - 2016

La chute des rebelles à Alep : « Guerre et diplomatie entrent dans une nouvelle phase »


Que reste-t-il comme options aux Occidentaux face à un régime syrien, renforcé par sa victoire annoncée à Alep et soutenu par la Russie et l’Iran ?, s’interroge le chercheur Joseph Bahout.


Par Joseph Bahout, chercheur invité au Progamme du Moyen-Orient du think tank américain Carnegie (Washington), spécialiste de la Syrie et du Liban
Au-delà des détails opérationnels, la chute annoncée d’Alep marque à la fois la fin et le début d’une longue phase dans l’interminable guerre syrienne. Inévitable, la reprise de la deuxième ville syrienne par le régime et ses soutiens couronne la politique de Barack Obama en Syrie, celle d’un évitement permanent et d’une ambiguïté constante face à la Russie.
Depuis, l’absence de tout soutien aux rebelles, le silence diplomatique étourdissant et l’adaptation cynique par la Turquie à la nouvelle réalité sur le front nord syrien auront fini par faire comprendre que cette phase de la guerre syrienne était, en tout cas pour la Maison Blanche, derrière elle, et qu’elle ne saurait polluer les dernières semaines de l’administration Obama, soucieuse d’éviter un énième clash coûteux et perdu d’avance avec le Kremlin.
Aussi, en miroir, la chute en cours d’Alep est en quelque sorte le gage de l’élection surprise de Trump, tout comme elle est la préfiguration de ce qui lui fera suite. Car cette chute annoncée donne le signal de départ d’une nouvelle phase dans la guerre et dessine une nouvelle carte de la Syrie. Celle d’une Syrie dont la fragmentation devient maintenant plus ordonnée. Une Syrie coupée en deux.

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