La CNCDH exhorte le gouvernement à rapatrier les enfants de djihadistes français de Syrie
La France a l’impératif de rapatrier « sans condition » les enfants mineurs de nationalité française aujourd’hui détenus dans des camps en Syrie, exhorte la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) dans une lettre adressée mercredi 29 mai par son président au premier ministre, Edouard Philippe. Invoquant « leur droit à la vie, à la santé et celui de ne pas être soumis à des traitements inhumains et dégradants », la CNCDH appelle la France à abandonner la politique de rapatriement « au cas par cas », jugée « contraire à la simple humanité comme aux obligations auxquelles [la France] a souscrit. »
« Nous avons décidé de saisir le gouvernement du fait du sentiment d’urgence et de ce qu’il tergiverse alors qu’il y a danger de mort pour ces enfants mineurs », a déclaré au Monde Jean-Marie Delarue, le président de la CNCDH. Des rapports récents, dont celui publié le 22 mai par le Comité international de la Croix-Rouge, s’alarment des conditions de vie dans les camps de Al-Hol, Roj et Aïn Issa, placés sous le contrôle des forces kurdes. Manque d’eau, de nourriture, de structures sanitaires ; absence de toute scolarisation ; menaces ou violences dont font l’objet certaines familles venues d’Europe : « Les enfants ne bénéficient manifestement pas de la protection qui leur est due », estime la CNCDH.