La colère des Iraniens profite au président Rohani

11 - Janvier - 2018

Face à des conservateurs affaiblis, le chef d’Etat modéré se targue d’avoir endigué la contestation qui a touché l’Iran jusqu’au 5 janvier.

Hassan Rohani à Téhéran, le 1er janvier. HO / AFP

Hassan Rohani paraît déterminé à tirer parti du mouvement de protestation qui a touché plus de 80 villes à travers l’Iran durant une semaine, jusqu’au 5 janvier. Les Iraniens ne manifestent plus, mais le président, qui cache sous une bonhomie de façade un sens aigu de l’agressivité politique, entend utiliser à son profit leur colère, qu’il juge persistante.
Dans des commentaires publiés par l’agence ISNA, lundi 8 janvier, le président s’est refusé à résumer ce mouvement à la crise économique qui perdure. « Certains imaginent que le peuple ne veut que de l’argent et une économie saine, déclarait-il. Mais la liberté et la vie des gens peuvent-elles être achetées avec de l’argent ? Pourquoi certains avancent-ils ainsi de mauvaises raisons [pour expliquer la colère des manifestants] ? C’est une insulte au peuple. »
Tout à ses efforts pour engager une réforme de l’Etat et renforcer sa position face aux instances non élues – notamment de la justice et des forces armées –, M. Rohani a paru légitimer, lundi, les critiques exprimées par des manifestants contre le Guide suprême, la plus haute autorité en Iran, Ali Khamenei. « Aucun de nos responsables n’est infaillible et toute autorité peut être critiquée », a-t-il ainsi affirmé.

« L’ensemble de l’Etat a perdu des plumes dans ces manifestations, résume l’analyste Ahmad Salamatian, à Paris. Mais le moins touché demeure M. Rohani. Et il sait que celui qui sortira l’Iran de cette crise aura la main sur la politique iranienne pour les trois années à venir », c’est-à-dire la fin de son second mandat, entamé en mai 2017.
M. Rohani se targue déjà d’avoir réussi à maîtriser la contestation : c’est le ministère de l’intérieur qui a mené la répression, et non les gardiens de la révolution, la principale force armée du pays, qui échappe à son contrôle. Au printemps, le président avait pourtant déçu l’électorat réformateur, auquel il doit...

Autres actualités

12 - Août - 2016

Canada : un sympathisant de l’Etat islamique abattu par la police, alertée sur un attentat imminent

La police fédérale canadienne a abattu mercredi 10 août au soir un sympathisant de l’organisation Etat islamique qui s’apprêtait, selon les autorités,...

12 - Août - 2016

Les talibans encerclent une capitale régionale afghane

Deux semaines après avoir déclenché une vaste offensive dans la province du Helmand, dans le sud de l’Afghanistan, les talibans encerclent désormais la capitale...

12 - Août - 2016

Mali : les combats continuent dans la région de Kidal

Les combats déclenchés mardi au Mali entre ex-rebelles et membres d’un groupe armé progouvernemental près de Kidal (extrême nord-est) se poursuivaient...

11 - Août - 2016

Donald Trump dérape sur le deuxième amendement

A son habitude, il n’a rien dit. Ce n’est même pas une phrase entière, Donald Trump n’a pas le souci de la grammaire. La phrase est tronquée, pas très...

11 - Août - 2016

Syrie : l’ONU pas satisfaite par les couloirs humanitaires proposés par la Russie

Stephen O’Brien, le patron des opérations humanitaires de l’ONU, a jugé insuffisante la proposition faite par l’armée russe mercredi 10 août de...