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La crise catalane fait fuir les collectionneurs

18 - Octobre - 2017

Le Français Philippe Méaille a décidé de rapatrier ses œuvres confiées au musée de Barcelone.

Après le déménagement des sièges sociaux de la CaixaBank et de la ­banque Sabadell, c’est au tour de Philippe Méaille d’annoncer le ­retrait de sa collection en dépôt au Musée d’art contemporain (MACBa) de Barcelone. En cause, l’instabilité politique de la­ ­Catalogne, en raison de ses ­volontés d’indépendance. Portés tous deux sur l’art conceptuel et la ­recherche, le musée et ­l’amateur privé étaient initialement faits pour s’entendre.
« Le MACBa est l’une des rares institutions à afficher une ­collection permanente exclusivement contemporaine et à prendre des risques quelquefois considérables lors de ses expositions temporaires », dit Philippe Méaille. ­Celui-ci avait signé en mars 2010 un contrat de prêt de 500 œuvres et 300 documents du collectif Art & Language pour une durée de cinq ans. Le MACBa ne s’est pas contenté de les réceptionner. Il les a restaurés avant d’orchestrer en 2014 une importante exposition de ce fonds sous le libellé « Art & Language uncompleted ».
« Nous leur avons prêté la même attention et le même soin qu’aux pièces de notre propre collection et, bien sûr, elles sont assurées », précise Ferran Barenblit, ­directeur du MACBa. L’accord de dépôt avait été prolongé jusqu’à cette année, et des négociations étaient en cours pour la suite.
Bon sens juridique
« Il n’y a pas de rupture ou de ­résiliation anticipée, déclare Marc-Olivier Deblanc, avocat de Philippe Méaille. Les événements politiques que nous connaissons ont fait pencher la décision dans le sens d’un retour des œuvres pour des questions évidentes de sécurité juridique. »
« En effet, les parties ne peuvent faire dépendre leurs relations contractuelles d’événements ­exogènes sur lesquels elles n’ont aucune maîtrise, ni l’une ni l’autre, souligne-t-il. Au-delà du contrat et de ses effets, il s’agit là de bon sens juridique. En termes de sécurité contractuelle et juridique, il n’est rien de plus périlleux...

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