La démocratie, nouvelle cible de la cyberguerre

20 - Février - 2017

La démocratie, nouvelle cible de la cyberguerre

Elections, opinion : à Munich, les dirigeants occidentaux se sont penchés sur leur vulnérabilité face aux opérations russes sur Internet.
Quand ils évoquent leurs priorités face à la cyberguerre, les gouvernants des pays de l’OTAN avancent la protection de leurs « infrastructures critiques » : centrales électriques, réseaux de distribution d’eau ou de communication, grandes entreprises et, bien sûr, installations de défense. Il faut maintenant ajouter à cette liste la démocratie elle-même.

Comme l’ont dit les responsables occidentaux, réunis du vendredi 17 au dimanche 19 février pour la Conférence de Munich sur la sécurité, la démocratie et ses attributs – presse libre, partis politiques, scrutins électoraux – doivent désormais être traités comme une infrastructure critique face aux attaques informatiques et aux manipulations d’Internet.

L’influence russe durant la dernière campagne électorale américaine, les attaques de 2015 contre le Parlement allemand, ou encore la mise en garde française à propos du scrutin présidentiel à venir, ont été au cœur des débats. Une simulation en temps réel d’un cyberincident a même été offerte aux participants, afin qu’ils mesurent ce que peut être une attaque « contre les institutions démocratiques ».

« Nous sommes de plus en plus vulnérables face aux tentatives d’atteinte à nos démocraties », a déclaré, samedi, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault. La présidente estonienne, Kersti Kaljulaid, a appelé les Européens à coopérer pour « protéger les démocraties des ingérences et des “fake news” ». « Nous savons que la Russie est très activement engagée et que, pour elle, la cyberguerre est un moyen légitime de sa politique, qu’elle est sur son agenda », lui a répondu la chancelière allemande, Angela Merkel.

« Nous ne faisons pas assez pour enquêter sur les tentatives engagées par la Russie pour influencer l’élection américaine. La Russie a peu payé pour cela », a souligné le sénateur américain démocrate Christopher Murphy, dimanche. « Chers Allemands, vous êtes les prochains. Français, ils sont en train de s’en prendre à vous », a ironisé son collègue républicain, Lindsey Graham.

Samedi, le vice-président américain, Mike Pence, a évoqué les plans de son pays pour accroître le budget militaire, assurant : « Nous allons restaurer l’arsenal de la démocratie. » Et d’ajouter : « Nous devons être aussi dominants dans le monde digital que nous le sommes dans le monde réel. »

Autres actualités

11 - Avril - 2018

Birmanie : la justice maintient les poursuites contre des journalistes de Reuters

es deux reporters sont accusés d’« atteinte au secret d’Etat » pour avoir enquêté sur un massacre de Rohingya. Ils risquent quatorze ans de prison....

10 - Avril - 2018

En Guinée, un opposant condamné à 18 mois de prison pour « outrage » au président Condé

brahima Sory Camara, membre du parti de Cellou Dalein Diallo, avait tenu des propos jugés diffamatoires sur les réseaux sociaux. Le chef de l’Etat guinéen, Alpha...

10 - Avril - 2018

Bruxelles et Varsovie jouent la détente sur l’Etat de droit

En visite en Pologne, Frans Timmermans, le vice-président de la Commission européenne, n’a pas obtenu les concessions espérées. Frans Timmermans (à...

09 - Avril - 2018

Après un long séjour aux Etats-Unis, le prince héritier saoudien « MBS » de passage à Paris

Mohammed Ben Salman mise désormais tout sur sa relation privilégiée avec les Etats-Unis. La France est redevenue ce qu’elle était : un partenaire, de second...

09 - Avril - 2018

Nucléaire iranien : la mise en garde de Téhéran à Washington

Donald Trump avait menacé en janvier de sortir son pays de l’accord le 12 mai, à l’expiration d’un ultimatum lancé aux Européens pour durcir le...