La dissuasion française à l’heure européenne
Le discours présidentiel sur la stratégie de défense française et la dissuasion nucléaire est un rite de la Ve République ; celui d’Emmanuel Macron, vendredi 7 février, devant l’Ecole de guerre, était particulièrement attendu, tant ce président s’est positionné sur la sécurité et la souveraineté de l’Europe – au risque souvent de heurter, par son empressement, ses partenaires occidentaux.
Le chef de l’Etat n’a pas déçu. Il a livré un nouveau et substantiel plaidoyer pour la prise en charge par les Européens de leurs propres intérêts de sécurité, face à un ordre international bouleversé, a-t-il relevé, par une triple rupture : stratégique, politico-juridique et technologique.
Mais, si M. Macron a surpris cette fois, c’est par sa retenue. Trois mois après sa retentissante interview à The Economist, dans laquelle il a été accusé d’avoir fragilisé l’Alliance atlantique, il a pris soin, vendredi, de rassurer les Européens sur sa « fidélité aux engagements » dans l’OTAN. C’est un message fort qui a été ainsi adressé sur la nécessité de renforcer l’Europe de la défense, « ce pilier européen au sein de l’OTAN ».