La droite allemande tétanisée par l’extrême droite

07 - Septembre - 2018

Le ministre de l’intérieur conservateur, Horst Seehofer, soutient les manifestants anti-immigration à Chemnitz, condamnés par Angela Merkel.

 

Sans doute est-il trop tôt pour tirer toutes les leçons des événements de Chemnitz (Saxe). Sans doute faudra-t-il encore du temps pour comprendre comment la mort de Daniel Hillig, un homme de 35 ans, poignardé en pleine rue dans la nuit du 25 au 26 août, a déclenché des manifestations sans précédent dans cette ville de 240 000 habitants devenue, en quelques jours, la caisse de résonance de la profonde crise d’identité que traverse la société allemande.
Sur le plan politique, en revanche, un premier bilan peut d’ores et déjà être établi. Et il est préoccupant pour la « grande coalition » d’Angela Merkel qui, face aux démonstrations de force du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), est apparue sur la défensive et incapable de parler d’une seule voix.
Cette cacophonie s’est étalée au grand jour, jeudi 6 septembre, à la suite de la parution d’une interview du ministre de l’intérieur, le conservateur bavarois Horst Seehofer (CSU), dans le quotidien Rheinische Post. Interrogé sur Chemnitz, il y déclare avoir de la « compréhension » pour la « colère » des habitants ayant manifesté après le meurtre de Daniel Hillig, dont trois demandeurs d’asile sont soupçonnés. « Si je n’avais pas été ministre, je serais descendu dans la rue en tant que citoyen », assure M. Seehofer, avant d’ajouter : « La question migratoire est la mère de tous les problèmes politiques du pays. »
Un tollé
Au Parti social-démocrate (SPD), membre de la « grande coalition » au pouvoir à Berlin, ces déclarations ont provoqué un tollé. Lars Klingbeil, le secrétaire général du parti, a dénoncé « un langage digne de l’extrême droite populiste ». Natascha Kohnen, l’une de ses vice-présidentes, a réclamé la démission du ministre, considérant que son soutien à des manifestations où ont été lancés des appels à la violence contre les étrangers rend « intenable » son maintien au gouvernement.

Autres actualités

16 - Novembre - 2019

Venise connaît un nouveau pic de marée haute

Venise a connu un nouveau pic de marée haute vendredi 15 novembre, trois jours après avoir été dévastée par des inondations record qui ont conduit le...

15 - Novembre - 2019

En Irak, la colère des jeunes chiites contre Téhéran

Sur l’affiche mortuaire qui le présente en « martyr de la révolution » et en « serviteur de l’imam Hussein », Al-Radoud Ali Wissam a le visage...

15 - Novembre - 2019

La Turquie annonce ne pas renoncer au déploiement des antimissiles russes S-400

La Turquie n’entend pas renoncer à déployer les systèmes de défense antimissiles russes S-400 achetés à la Russie, a déclaré le...

14 - Novembre - 2019

Bolivie : les erreurs d’Evo Morales

L’élection d’Evo Morales à la tête de la Bolivie fut, en 2006, un événement historique sans précédent. Pour la première fois, un...

14 - Novembre - 2019

En RDC, un deuxième vaccin contre la propagation du virus Ebola

Alors que l’épidémie de maladie à virus Ebola qui sévit en République démocratique du Congo (RDC) a tué près de 2 200 personnes, les...